Le développement des hydrocarbures non- conventionnels est en train de bouleverser la donne sur les marchés et est en passe de devenir l'une des premières sources d'énergie aux Etats-Unis. L'exploitation de cette ressource pourrait également changer la donne pour les perspectives économiques et énergétiques en Algérie. La majorité des études effectuées jusque-là montre que le potentiel est énorme. Pour transformer ce potentiel en réalité marchande des techniques et de nouvelles manières d'extraire les hydrocarbures sont nécessaires. C'est dans ce contexte que le sous-secrétaire d'Etat américain à l'énergie, Christopher Smith, a indiqué, hier d'Oran, que les Etats-Unis sont disposés à renforcer les moyens de collaboration avec l'Algérie en matière d'exploitation du gaz de schiste. «L'exploitation du gaz de schiste, cette ressource non-conventionnelle nécessite une technologie de pointe. Les Etats-Unis aspirent à renforcer davantage les moyens de collaboration en la matière avec l'Algérie», a déclaré le responsable américain, à l'ouverture de la Conférence internationale sur l'industrie du gaz en Algérie, qui se tient au Centre des conventions Ahmed- Benahmed d'Oran. «L'Algérie dispose d'un potentiel important en matière de ressources non-conventionnelles, leur exploitation nécessite une technologie de pointe que nous pouvons partager avec les autres pays dont l'Algérie évidemment. Nous aspirons à définir les voies et les moyens de consolider la coopération déjà existante avec ce pays», a-t-il expliqué. M. Christopher Smith a donné un bref aperçu historique sur le développement de cette filière aux Etats-Unis, lancée dans les années 70 et ont permis jusqu'à présent la création de plus de 600 000 emplois. Les Etats-Unis sont devenus les leaders dans l'exploitation des hydrocarbures non-conventionnel. Le directeur des projets non-conventionnels à Sonatrach (Amont), Mohamed Kaced, a fait un exposé démontrant l'important potentiel d'hydrocarbures non-conventionnel que recèle le sous-sol algérien. Il se base sur plusieurs études utilisant des techniques de pointe qui ont été réalisées dans ce cadre. Cinq bassins potentiels ont été ciblés et les recherches ont démontré que l'Algérie, comme champ d'exploitation, ne différerait pas grandement de l'Amérique du Nord et principalement des Etats-Unis, premier pays à avoir exploité le gaz de schiste comme ressource non- conventionnelle. Selon le même intervenant, ces études, entamées en 2007, ont montré un potentiel important de gaz en place (GIP) dans les zones prospectives. «Le total des ressources que nous allons rencontrer, avec ces prospects est de 4 940 TCF (trillions de pieds cubes), équivalent à 148 000 milliards m3 soit 248 milliards de barils», a-t-il ajouté. Selon l'expert, l'exploitation des hydrocarbures non- conventionnels, qui interviendra dans quelques années nécessite une technologie de pointe et une grande capacité opérationnelle et financière d'où l'importance, indique-t-il d'établir des partenariats ciblés avec des entreprises étrangères pour mener à bien cette démarche. C'est en cela que la proposition du sous-secrétaire d'Etat à l'Energie est intéressante à plus d'un titre. D'autres communications autour du développement et l'exploitation des ressources non-conventionnelles ont marqué la première journée de cette conférence internationale, «le projet pilote shale gas-Ahnet», «l'environnement législatif de l'exploitation» entre autres. Dans l'après-midi, des communicants interviendront sur les thèmes du «traitement des bourbiers et gestion effluent de fracturation», «la disponibilité des ressources en eau», entre autres, ainsi qu'une table-ronde autour des «ressources non-conventionnelles : un développement durable». Le développement et l'exploitation des hydrocarbures non-conventionnels sont plus que nécessaires pour permettre une croissance durable en Algérie. Il s'agira de le faire en préservant les humains et l'environnement d'éventuels dégâts irréversibles. A. E./APS Gaz de schiste : début de production prévu en 2022 Le P-dg de Sonatrach, Saïd Sahnoun, a déclaré, hier, que l'Algérie prévoit un début de production de gaz de schiste en 2022. Dans une déclaration à la presse en marge de la conférence internationale, le P-dg de Sonatrach a annoncé, que «l'Algérie pourrait commencer à produire du gaz de schiste en 2022, si le plan tracé serait exécuté dans de bonnes conditions». «A l'horizon 2025, on pourrait également atteindre un niveau de production de l'ordre de 10 milliards m3 de gaz de schiste», a ajouté le responsable.