Kamel Amghar La rentrée universitaire 2014-2015 s'est déroulée sans encombre à Béjaïa. Au premier septembre dernier, les 42 000 étudiants, dont 6 500 nouveaux inscrits, de l'Université Abderrahmane-Mira ont rejoint les amphis dans une ambiance sereine. L'encadrement pédagogique et administratif s'est immédiatement attelé à parachever les examens de rattrapage ainsi que les soutenances de mémoires et de thèses de l'exercice précédent. Lors de la présentation de son rapport devant l'APW, le recteur a récemment indiqué que tous les moyens ont été mis en œuvre pour une bonne entame des activités pédagogiques et scientifiques dans les deux campus d'Aboudaou et de Tharga Ouzemmour. Contrairement à un précédent communiqué concernant son ouverture partielle, Boualem Saïdani a annoncé, à l'occasion, que le troisième campus, en phase de réalisation à Amizour, ouvrira ses portes l'année prochaine. Les sept cités universitaires ont également repris du service pour recevoir les étudiants résidents. Le bénéfice de ce service d'hébergement est, pour rappel, exclusivement réservé aux étudiants étrangers, à ceux issus des autres wilayas du pays ainsi qu'aux inscrits domiciliés à plus de 50 kilomètres, dans l'ordre. La direction des œuvres universitaires (DOU), qui administre ces cités (Tharga Ouzemmour, l'ex-ITE, Pépinière 1 et 2, El Kseur 1et 2, Iryahen), offre une capacité d'accueil de plus de 12 000 lits. Le service de transport universitaire, doté de dizaines d'autocars couvrant toutes les localités situées sur les deux axes Béjaïa-El Kseur et Béjaïa-Souk El Thenine, ainsi que les navettes urbaines reliant les deux campus aux résidences universitaires et aux divers quartiers de la ville, fonctionne normalement avec des dessertes assez fréquentes. La restauration est également assurée au niveau de toutes les cités avec une relative amélioration du menu en ce début d'exercice. Cependant, les résidents, logeant à quatre voire à cinq par pièce, se plaignent constamment de la promiscuité des lieux. Cette forte occupation des chambres engendre, en effet, des difficultés de cohabitation, notamment le soir venu quand tout le monde se retrouve. Le problème de sécurité, en raison la forte intrusion des extra-universitaires, est aussi exposé par les résidents pour expliquer les longues files d'attente au resto et divers autres dérangements. Le manque d'activités culturelles et sportives est, aussi, fortement ressenti par les étudiants. Même si toutes les cités sont pourvues de terrains de jeux et de salles de concerts, le service concerné n'organise que très rarement des manifestations. Autrefois, divers tournois (football, volley-ball, échecs, arts martiaux...) opposent, le long de l'année, des équipes issues de divers instituts et autres départements. Les champions participent à des joutes inter-universités. Le budget culturel était, aussi, conséquent pour permettre à des dizaines d'associations et de collectifs estudiantins d'organiser des galas, des expositions, des conférences-débats et même de monter des pièces théâtrales et des spectacles divers. Au cours de ces dernières années, on note un abandon quasi-total des ces activités créatives et ludiques qui étaient autant de moyens d'expression offerts au mouvement estudiantin. Il s'agit d'une question très importante qui justifierait, du moins en partie, les récurrentes flambées de violence qui affectent épisodiquement nos campus. Voilà, en gros traits, la rentrée universitaire à Béjaïa. K. A.