Les étudiants de Béjaïa risquent pour la deuxième année consécutive de se voir orientés vers les autres universités Comment assurer une prochaine rentrée universitaire sereine et sans couacs? Telle est la question principale qui préoccupait hier les responsables locaux et nationaux du secteur universitaire. Elle était hier au coeur d'une réunion qui a regroupé la secrétaire générale du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, le directeur général des oeuvres universitaires à Béjaïa. La prochaine rentrée universitaire est sujette à des difficultés, liées aussi bien à la pédagogie, qu'à l'hébergement. Les projets inscrits pour résorber le déficit en la matière n'ont pas avancé comme il se doit. Conséquemment, des étudiants de Béjaïa risquent pour la deuxième année consécutive de se voir orientés vers les autres universités du pays. Et lorsqu'on sait que la première vague souhaite rejoindre les amphis de Béjaïa, la situation risque de d'envenimer si tous les projets inscrits ne voient pas le jour avant la rentrée 2012/ 2013. Cette réunion, qui a été décidée en marge de la visite sur le terrain effectuée le mercredi dernier par le ministre de la Jeunesse et des Sports et de l'Enseignement supérieur en intérim, Hachemi Djiar, s'inscrit dans la ligne des recommandations formulées alors quant à la concertation rendue nécessaire par l'urgence de la situation entre toutes les parties impliquées dans la réalisation des projets. Il faut absolument s'entraider pour respecter les délais de réalisation, semble dire le premier responsable du secteur. 14.000 places pédagogiques sont en construction à Béjaïa et Amizour, mais seules 2000 places seront, et c'est loin d'être, réceptionnées pour la prochaine rentrée universitaire. Les responsables de l'université de Béjaïa, la Dlep, les différents entrepreneurs se concertent depuis hier sous la houlette du secrétaire général du ministère et le directeur de la DOU pour réduire les retards accumulés. Les projets en cours de réalisation à la cité U de Berchiche à El Kseur un chantier des 6 000 places pédagogiques et celui des 1000 lits en construction. Un autre chantier à Amizour s'articule autour de la réalisation de 4000 places pédagogiques et de 5000 lits. Au campus Targua Ouzemmour et Aboudaou, les projets de construction de 2000 places pédagogiques, des immeubles de bureaux d'enseignants et d'un auditorium de 1000 places sont à la traîne. Il faut faire vite. La prochaine rentrée universitaire s'annonce compromise pas seulement par le nombre important de nouveaux bacheliers qui croît chaque année, mais également par d'anciens qui tiennent coûte que coûte à leur réaffectation vers Béjaïa promise. La problématique de l'Université de Béjaïa n'est pas seulement liée à la traîne dans la réalisation d'infrastructures, mais également et surtout aux problèmes récurrents qui mettent à mal l'ensemble des cités universitaires de Béjaïa. L'insécurité et la gestion opaque des oeuvres universitaires seront aussi au menu de ce conclave afin de lever le doute sur le devenir des nouvelles cités universitaires de Béjaïa. Récemment, le siège de la DOU a été carrément saccagé dans le sillage des affrontements entre étudiants à la cité 1000 lits. Les étudiants se sont rassemblés devant le siège de la wilaya pour dénoncer l'insécurité. L'année dernière, une trentaine d'étudiantes ont signé une pétition adressée à la presse pour dénoncer l'insécurité à la cité Iryahen au lendemain de l'incursion de deux individus étrangers dans le bloc réservé aux filles et les ont menacé en pleine nuit. Le directeur de l'Onou a indiqué en marge de la visite ministérielle de la semaine dernière qu'une enquête est ouverte sur la gestion des oeuvres universitaires des cités de la wilaya de Béjaïa et que des mesures seront prises en conséquence. Le conclave d'hier devrait donc aborder toutes ces questions et bien d'autres afin d'éviter le pire pour une rentrée universitaire qui s'annonce particulièrement difficile. L'Université Abderahmane-Mira de Béjaïa s'est métamorphosée ces deux dernières années avec un effectif de plus de 46.000 étudiants. La mission est donc urgente, mais pas impossible. Il faut préciser que la commission de wilaya décidée par le ministre de l'Intérieur et présidée par le wali pour établir un bilan sur la situation de l'institution devrait avoir remis son rapport achevé le 10 juin dernier avec des recommandations. Il est utile de rappeler enfin que l'Université de Béjaïa n'a réceptionné aucune infrastructure depuis 2008. A. S.