Le colloque national «Le tifinagh : une transcription à préserver», qu'organise le Haut commissariat à l'amazighité (HCA), a débuté samedi dernier, à Djanet dans la wilaya d'Illizi. Lors de la cérémonie d'ouverture, le secrétaire général du HCA, Hachemi Assad, a mis l'accent, sur la nécessaire valorisation des efforts déployés par l'Etat pour la généralisation de tamazight. «L'Etat déploie de grands efforts pour la généralisation de la langue amazighe à travers les établissements scolaires, qui méritent d'être valorisés pour la préservation et la promotion du patrimoine culturel national», rapporte l'APS. Il a souligné à ce propos que le HCA est lié à plusieurs secteurs par des conventions dans ce cadre, et a appelé à une réflexion profonde sur la transcription de la langue amazighe avec ses graphies originelles. Cette rencontre de deux jours qu'abrite l'Institut national spécialisé de la formation professionnelle, s'insère dans le cadre de la consécration de la dimension nationale de tamazight et la promotion de cette langue, a soutenu le SG du HCA. Les participants ont, à cette occasion, mis l'accent sur le nécessaire legs culturel et des éléments de l'identité nationale. Hamza Mohamed, enseignant de tamazight à Tamanrasset a relevé le développement chronologique de la calligraphie tifinagh, utilisée depuis des millénaires par les touareg de la tribu Imouheg, qui l'ont reproduite aussi dans les tatouages et dans les gravures rupestres dans les régions du Tassili et de l'Ahaggar. L'intervenant a fait état d'études anthropologiques remontant l'origine de tifinagh à près de 2 500 ans avant Jésus-Christ, avant de lancer un appel à la préservation de cette expression calligraphique. Mouloud Lounaoussi, chercheur en langue amazighe à Tizi Ouzou, a, de son côté, estimé que le choix des caractéristiques du caractère tifinagh est idéologique et n'est pas technique, vu que des pays utilisent les caractères latins ou arabes pour la transcrire, avant de mettre en avant la nécessaire promotion de cette forme d'expression et faire en sorte qu'elle puisse être transcrite. Cherif Sinni, de l'Université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, a, pour sa part, suggéré la nécessaire concertation sur le choix du modèle graphique à adopter pour la transcription de la langue amazighe en Algérie. Cette rencontre académique regroupe des chercheurs et linguistes versés dans la langue amazighe issus des universités d'Alger, Tamanrasset et Tizi Ouzou, qui se penchent sur l'examen des composantes de tifinagh, et les voies de promotion de ses lettres. Le programme prévoit, en marge des travaux, des sorties sur des sites archéologiques, riches en signes tifinagh, dans la région de Djanet, en plus de la tenue de rencontres de concertation avec certaines associations locales concernées par le patrimoine amazigh. R. C.