Les violences armées inquiètent de plus en plus, notamment au lendemain des affrontements meurtriers qui ont eu lieu la semaine dernière à Benghazi (est) où près d'une centaine de personnes ont péri, dont des dizaines de civils. A Tripoli, sous le contrôle des milices islamistes Fajr Libya depuis fin août, la situation n'est guère aussi réjouissante. Les combats se poursuivent en effet dans la capitale libyenne entre Fajr Libya et les milices laïques Zenten qui essaient de reprendre le terrain perdu et freiner également l'avancée de leurs rivaux de Misrata. A Ubari, à 1 000 kilomètres environ au sud de Tripoli, les violences tribales font rage autour du contrôle des immenses régions désertiques du sud de la Libye, transformé en haut lieu de tous les trafics et de refuge pour les groupes islamistes actifs dans toute la région du Sahel. Les violences tribales opposent à Ubari les Touareg aux milices Ikardaten Ettebou, qui s'affrontent depuis des mois au prix de la mort de dizaines de leurs membres, dont le bilan n'a toujours pas été établi. Alors que l'ONU appelle à l'apaisement et à un dialogue politique sérieux pour sortir de la spirale de la violence, les milices islamistes et le groupe terroriste Ansar al-Charia refusent de déposer les armes. Pour eux, les autorités de transition, gouvernement et assemblée élue, sont illégitimes. Des manifestations hebdomadaires des partisans des milices islamistes ont lieu tous les vendredis depuis plusieurs mois, pour demander le départ du Parlement qui siège à Tobrouk, en raison de l'insécurité à Tripoli. Mais la communauté internationale n'est pas de cet avis et souhaite que les belligérants déposent les armes pour trouver une solution négociée à ce conflit, né de la chute de l'ancien régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Après avoir délaissé la Libye à sont triste sort, les puissances occidentales, qui avaient mené la chasse à l'ancien guide libyen sous la bannière de l'Otan, ont menacé samedi de prendre des sanctions contre les acteurs libyens de cette crise politico-militaire. Dans un communiqué rendu public, les grandes puissances ont «réclamé» la fin «immédiate» des combats, estimant qu'il n'y a pas de solution militaire à cette crise. Les Etats-Unis, la France, l'Italie, l'Allemagne et le Royaume-Uni menacent aussi de sanctions ceux qui menacent la paix, la stabilité ou la sécurité de la Libye, ont-ils affirmé dans le communiqué en question. Les grandes puissances occidentales sont tombées, en effet, d'accord pour dire qu'«il n'y a pas de solution militaire à la crise libyenne» et se sont déclarées particulièrement «consternées par le fait que les parties n'ont pas respecté des appels au cessez-le-feu», ont repris les agences de presse. «Le dur combat de la Libye pour sa liberté (en 2011) est menacé si des groupes terroristes libyens et internationaux se servent de la Libye comme d'un refuge», ont encore souligné ces pays. L. M.