Comme prévu, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a présidé hier une réunion interministérielle consacrée essentiellement aux revendications exprimées, la semaine dernière, par les agents de la Sûreté nationale qui, fait inédit dans l'histoire de l'Algérie, sont sortis dans la rue pour exprimer un certain nombre de doléances dont l'amélioration de leurs conditions de travail, devenues de plus en plus pénibles. Le gouvernement a répondu par l'affirmative à ces revendications d'ordre social et professionnel, reconnaissant que «les agents de la Sûreté nationale engagés pour la préservation de l'ordre public et de la protection des personnes et des biens, exercent leurs missions dans des conditions contraignantes et souvent éprouvantes». Partant de ce constat, soutient le gouvernement, dans un communiqué rendu public, «une attention particulière doit être accordée aux difficultés rencontrées par les services de sécurité afin de leur permettre d'accomplir dans les meilleures conditions leur mission, conformément aux instructions de Monsieur le président de la République». Ainsi, il a été décidé d'améliorer le climat de travail, mais aussi les salaires, en introduisant de nouvelles indemnités. En revanche, pour ce qui est de la revendication portant sur le départ du Directeur général de la Sûreté nationale (Dgsn), Abdelghani Hamel, rien n'a été cité à ce sujet. Bien au contraire, des sources confirment que ce même responsable tiendra une conférence de presse, prévue aujourd'hui. De même que pour le syndicat, rien dans le communiqué ne fait allusion à la création d'un syndicat de police. Le gouvernement parle plutôt de dialogue. «Les canaux de dialogue dans la prise en charge du fonctionnement de l'institution doivent être développés dans le respect de la réglementation et de la bienséance», lit-on dans le même communiqué. Pour ce qui est des améliorations promises, il a été décidé, en matière de rémunération, «la confirmation de la mise en œuvre d'une indemnité au profit des agents de la Sûreté nationale, avec effet rétroactif à partir du 1er novembre 2014», «la revalorisation de l'indemnité de zone, actuellement servie aux agents de la Sûreté nationale avec effet rétroactif à compter du 1er janvier 2012», «l'octroi d'une indemnité de déplacement collectif par agent de la Sûreté nationale effectuant des déplacements», «l'attribution de la prime de spécialisation (conducteur etc.) et la prise en charge de la restauration des unités constituées» et enfin le «relèvement des niveaux des bourses accordées aux élèves stagiaires des écoles de formation de la Dgsn». Pour ce qui est du logement, le gouvernement Sellal affirme accorder une attention particulière à cette question de façon à pouvoir «satisfaire les demandes des agents de la Sûreté nationale dans le cadre des dispositifs et programmes existants». Concernant la surcharge de travail et les difficultés sur le terrain, le gouvernement assure d'un «allègement du système de travail 3 fois 8 heures et le rapprochement des agents ayant des difficultés d'ordre social ou de santé de leur lieux de résidence», de même que «l'affectation des agents de la Sûreté nationale à l'issue de leur stage au niveau des unités républicaines de sécurité pour une période de 3 à 5 ans maximum». Il est également question de la «validation des congés maladies des agents de la Sûreté nationale au niveau des unités par les médecins de l'unité», de leur assurer «les conditions d'exercer pleinement leur mission sans entrave dans le strict respect des lois de la République», ainsi que «la protection devant les juridictions avec l'assistance d'avocats conventionnés par la Dgsn». Autre information importante, le gouvernement parle de «l'examen des recours de réintégration des agents radiés qui n'ont pas fait l'objet de décision de justice». En matière de représentation poursuit le communiqué, il est question «d'assurer la représentation des agents de Sûreté nationale au niveau de toutes les commissions et organes de participation avec protection des représentants dans ces commissions et organes». K. M.