Les prix du pétrole repartaient en légère baisse hier en cours d'échanges européens, après une brève tentative de rebond, dans un marché toujours plombé par l'abondance de l'offre. Vers 10h GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre valait ainsi 85,70 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 46 cents par rapport à la clôture de vendredi dernier. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en novembre perdait 1 cent, à 82,74 dollars. En début d'échanges asiatiques, les cours du brut ont légèrement monté. Le Brent était tombé jeudi dernier à 82,60 dollars le baril, son niveau le plus faible depuis fin novembre 2010, avant d'amorcer un léger rebond en fin de semaine. Le Brent a également profité de l'annonce par l'Arabie saoudite de la cessation d'exploitation d'un champ pétrolier commun avec le Koweït. L'Arabie saoudite a évoqué des raisons de protection de l'environnement, mais la fermeture unilatérale des opérations est contestée par le Koweït. Pour les analystes de Commerzbank, l'interruption de la production de ce gisement, qui est de 311 000 barils par jour, est temporaire et n'est pas liée à une volonté de stabiliser les prix du fait de la raison évoquée par l'Arabie saoudite. Ainsi, les cours du brut restent globalement sous pression car l'offre mondiale de brut reste surabondante alors que la demande reste faible, dans un contexte d'inquiétudes sur la vigueur de la croissance économique mondiale. De leur côté, les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui pompent un tiers du brut mondial, n'ont pas manifesté d'intention unanime de réduire leur production pour équilibrer le marché. Les pays en faveur d'une réduction de la production ne sont encore qu'une faible minorité. Vendredi, la Libye a appelé à une diminution de la production de l'Opep mais n'est pas disposée à le faire elle-même, notaient les experts de Commerzbank. Dans ce contexte, les investisseurs continuaient de scruter les moindres actions et déclarations des membres de l'Opep, dont la prochaine réunion ordinaire est prévue le 27 novembre à Vienne. Les prix du pétrole sont ainsi en train de chuter. Chose qui pourrait engendrer des effets néfastes sur l'économie nationale qui demeure très fortement dépendante des hydrocarbures. En moins d'un mois, le prix du baril a perdu près de 6 dollars sur les marchés. C'est ainsi que le Sahara blend, le brut de référence algérien, continue à accentuer ses pertes. En septembre dernier, il s'est situé à un peu plus de 97 dollars, selon le rapport mensuel de l'Opep. Selon les experts, l'Algérie a besoin d'un baril à plus de 100 dollars pour maintenir ses équilibres budgétaires et préserver sa position financière extérieure, sérieusement fragilisée, l'année dernière, par la diminution des recettes des hydrocarbures, de très loin principale source de revenus du pays. La contreperformance de ce secteur a, notamment, causé une saignée de l'excédent commercial algérien, qui s'est contracté de plus de 75% entre 2012 et 2014. B. A./agences