Les cours du pétrole perdaient un peu de terrain face au dollar, hier, dans un marché reprenant son souffle au lendemain d'un fort rebond des prix du fait d'inquiétudes sur l'offre alimentées par un regain de tensions géopolitiques au Moyen-Orient. À la mi-journée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 114,04 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 46 cents par rapport à la clôture de la veille. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 61 cents à 91,78 dollars. Les cours du Brent ont grimpé en début d'échanges européens jusqu'à 114,75 dollars le baril, leur niveau le plus élevé depuis trois semaines, portés par des craintes de voir le conflit syrien s'étendre en Turquie, notaient les analystes de Commerzbank. Depuis le bombardement, mercredi dernier, du village frontalier turc d'Akçakale, qui a causé la mort de cinq civils turcs, l'armée turque répond coup pour coup aux tirs syriens atteignant le territoire turc et dont l'armée régulière syrienne est tenue pour responsable. Le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, a appelé, avant-hier, la Turquie et la Syrie à éviter l'escalade et à faire preuve de modération après une nouvelle riposte la veille de l'armée turque à la chute d'un obus syrien sur son territoire. Les tensions géopolitiques dans la région, qui abrite certains des principaux producteurs d'or noir du monde, alimentent des inquiétudes sur l'offre de pétrole, dont le transport et la production risquent d'être affectés, et font ainsi grimper les prix. Cependant, les inquiétudes des investisseurs étaient tempérées par les assurances de l'Arabie saoudite sur le fait qu'elle se tient prête à satisfaire la demande d'or noir. De plus, la demande mondiale de pétrole devrait rester déprimée, alors que le Fonds monétaire international (FMI) a brossé la veille un sombre tableau de l'économie mondiale et exhorté l'Union européenne (UE) et les Etats-Unis à agir d'urgence pour faire face aux risques considérables et lever les incertitudes qui pèsent encore sur la reprise. Hier matin en Asie, le brut se repliait après l'abaissement des prévisions du Fonds monétaire international (FMI) pour la croissance de l'économie mondiale et sur des prises de bénéfices au lendemain d'un fort rebond en pleine escalade des tensions au Moyen-Orient. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en novembre cédait 27 cents, à 92,12 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance abandonnait 50 cents à 114,00 dollars.