Le Conseil de sécurité demande à Israël de retirer immédiatement son projet d'accélérer les plans pour la construction de 1 000 logements à El-Qods-Est occupée, et de revenir «sur le chemin de la paix qu'il a clairement abandonné». Les Etats-Unis et l'Union européenne soulignent combien de tels projets compliquaient la recherche d'une solution négociée au conflit israélo-palestinien. De belles déclarations mais sans effet sur le terrain. L'Etat hébreu poursuit sa politique de grignotage des terres palestiniennes dans une impunité déconcertante. Lundi, Israël a annoncé son intention d'accélérer les plans pour la construction de 1 000 logements à El-Qods-Est occupée. Une annonce qui ne fera qu'empoisonner davantage l'atmosphère déjà très tendue autour de la ville sainte, annexée et occupée. Les Palestiniens ont prévenu qu'une telle action pouvait déclencher une explosion de violences. La ville sainte d'El-Qods est secouée depuis plusieurs jours par des heurts d'une ampleur inédite, notamment autour de la Mosquée Al-Aqsa, théâtre quasi-quotidien d'actes de répression des soldats et colons israéliens. «L'escalade israélienne à El-Qods-Est occupée et dans les lieux saints, les dangereuses agressions quotidiennes et l'annonce d'un nouveau plan de colonisation à El-Qods-Est occupée constituent un danger que nous condamnons et considérons comme inacceptable», déclare Nabil Abou Roudeina, porte-parole de la Présidence palestinienne. Le chef du gouvernement palestinien Rami Hamdallah a, de son côté, tenu à affirmer que les lieux saints comme la ville d'El-Qods «sont des lignes rouges», après l'annonce du plan de construction illégal. Hamdallah qui s'est symboliquement rendu à la mosquée Al-Aqsa, sur l'esplanade des Mosquées, a réaffirmer la triste réalité d'injustice : «Israël est ici une puissance occupante». L'Union européenne a demandé à Israël de «revenir d'urgence» sur l'intention d'accélérer la construction des logements à El-Qods, jugeant que cela serait «une décision peu judicieuse et inopportune». «Cela ferait une nouvelle fois douter de l'engagement d'Israël en faveur d'une solution négociée avec les Palestiniens», a rappelé la porte-parole de l''UE. Des paroles sans effets sur le terrain. L'Union européenne avait déjà condamné début octobre l'aval donné à un projet de construction de 2 610 logements dans une colonie d'El-Qods. Sans résultat. De son côté Washington a jugé qu'une telle action est «incompatible» avec les efforts de paix entrepris dans la région. «Nous continuons à avoir une position parfaitement claire : nous considérons les activités de colonisation illégitimes et nous nous opposons sans équivoque à toute décision unilatérale qui fait tort à l'avenir d'El Qods», a déclaré la porte-parole du département d'Etat. Des déclarations de réprimande teintées d'extrême prudence envers Israël qui pourtant piétine le droit international. Un droit impuissant face au fait accompli colonial. La réunion du Conseil de sécurité intervient alors que les Palestiniens œuvrent pour une résolution qui mettrait une date butoir en 2016 établissant la fin de l'occupation israélienne. M. B./Agences