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Pub et liberté de la presse, allons-y, parlons-en !
Au fil des jours
Publié dans La Tribune le 03 - 11 - 2014

Ah ! Qu'ils sont doux ces trémolos dans la voix, plaisants à entendre ces cris d'orfraie, touchants même ces sanglots de vierges effarouchées poussés récemment par des éditorialistes de journaux en vue au sujet de la liberté de la presse. Liberté de la presse subitement menacée par un ministre de la Communication qui serait à la fois démiurge et thaumaturge. Mieux encore, la Tyché grecque, le Daikoku japonais et la Lakhsmi hindoue, divinités tutélaires de la fortune, du commerce et de la prospérité ! Tout ça à la fois qu'il serait ce ministre, accusé d'avoir ce pouvoir démiurgique d'empêcher annonceurs publics et privés, étrangers notamment, de ne plus «donner» leur pub aux mêmes journaux en vue qui ont longtemps bénéficié du veau d'or étatique et de la poule aux œufs couleur vermeil du privé. Ils en ont d'autant plus profité que le marché de la publicité était et est toujours parfaitement dérégulé. Opaque aussi, sachant que la loi de l'offre et de la demande, encore moins l'éthique et la déontologie et l'image de marque du produit promotionné, ont rarement constitué des critères déterminants. Au passage, grâce à ce lamento des mêmes éditorialistes, on apprend, première nouvelle, que Hamid Grine aurait un pouvoir que ses devanciers n'auraient jamais eu. Et que, tel Harry Potter usant de la baguette magique a, d'un seul coup, rendu stérile, au désavantage exclusif de certains journaux, l'Anep-Veau d'or et le privé-poule aux œufs d'or ! Un Grine magique, doté d'un tel pouvoir, l'Etat aurait tout intérêt à le garder pour rendre finalement la presse professionnelle, éthique et probe. Soucieuse qu'elle devienne cette presse du bien commun, de l'intérêt national, de l'opinion publique, des conditions de travail, de salaires et de formation dignes pour ses employés. Une presse qui ne confondrait plus, dans bien des cas, noble liberté d'informer et ignoble liberté de diffamer. Et voilà cette presse écrite et électronique, qui, pour se plaindre de ce ministre qui murmure à l'oreille des représentants de Oreedo, Djezzy, Peugeot, Toyota ou Renault, l'accuse gravement, sans avancer le moindre soupçon de début de preuve concrète. Et la voilà qu'elle le diffame allégrement. L'attaque sur sa vie privée de citoyen, son patriotisme et son honneur de ministre. Sur la base d'une nouvelle règle «éthique» par cette même presse édictée : la présomption de culpabilité. Car le ministre, ancien confrère au demeurant, est coupable, forcément coupable. Du fait même d'être ministre dans un gouvernement nommé par un président de la République que cette même presse a combattu farouchement. Parfois, on l'a bien vu, avec l'énergie du désespoir, dans l'espoir vain de l'empêcher de briguer et d'assumer un quatrième mandat. Au sein de ladite presse, autoproclamée parangon de la vertu démocratique dans le pays, il y a des titres qui ont mangé du foie gras et développé le gras-double grâce, justement, aux bonnes grâces des pouvoirs et des gouvernements successifs depuis 1990. D'abord, cette même presse est née du fait de la volonté suprême du pouvoir de l'époque qui a permis à des journalistes de se constituer en collectifs d'actionnaires. Ensuite, ces mêmes titres, ont bénéficié, jusqu'à fin 1994, d'effacement de leurs dettes auprès des imprimeurs étatiques. Et, morceaux de choix de jarret de mouton sur le couscous, ces mêmes journaux ont bénéficié de pages de pub Anep, à gogo des années durant pendant la décennie 1990 et bien après. Ensuite et jusqu'à une date récente, de généreuses pages de pub de grosses entreprises publiques dont les annonces ne passaient plus par l'Anep. Il se trouvait qu'il y avait même un DG de l'Anep qui déclarait, non sans fierté, qu'il était «le premier partenaire», financier s'entend, d'un certain quotidien francophone bien en vue sur la scène médiatique et politique. Ce même quotidien, associé à un autre journal, a bénéficié d'autre part de généreux crédits bancaires publics pour acheter des rotatives. Avec, à la clé, de confortables exonérations fiscales et parafiscales. Ces deux titres étaient alors de grands privilégiés. A plus d'un titre d'ailleurs, bénéficiant en ces temps de douce insouciance des interventions miraculeuses d'un célèbre directeur de cabinet du président de la République et d'un ministre de la Communication fraternellement bienveillant à leur égard. On n'oublie pas aussi les loyers absolument dérisoires pour leurs locaux dans les Maisons de la Presse. 47 dinars le mètre carré de 1990 à 2009 ! Et 200 DA depuis cinq ans. Soit, pour 800 mètres carrés occupés à ce jour par un de ces quotidiens, 160 000 dinars, à peine le loyer mensuel d'un appartement F4 d'un certain standing à Alger-centre. Ces mêmes quotidiens ont bénéficié de rentes de situation et d'effet d'aubaine à la faveur de la disparition du quotidien Le Matin. De même, de position dominante et d'abus de position dominante. Et, pour perpétuer, croyaient-ils, ad vitam aeternam, ces situations avantageuses, faisaient et font encore du lobbying politique et diplomatique. Sans oublier présentement le chantage à l'égard des annonceurs désormais récalcitrants, prudents ou dubitatifs. Comme ils ont fait par ailleurs de l'entente tacite un mode de management pour fructifier les intérêts de la confrérie des «leaders» d'une presse privée autodésignée indépendante. Seulement, ces journaux, qui considèrent que le tirage est l'alpha et l'oméga de la qualité, et qui estiment qu'il n'y a de «ligne éditoriale», digne de ce nom, que l'oppositionnisme, le «tout va mal» et la sinistrose, ont peu de mémoire. Et peu le sens de la gratitude. Ils attaquent aujourd'hui, au RPG7, un ministre qui a beaucoup contribué, sous une autre casquette, à la prospérité financière de ces mêmes titres. Ils oublient tout particulièrement, que les temps changent. Que le marché de l'annonce ne pouvait être figé. Subissant la crise économique, le tassement puis le rétrécissement de l'offre de pub.
Que l'offre publicitaire est de plus en plus orientée vers les nouvelles télés privées dont l'impact sur l'opinion et les consommateurs est infiniment plus fort. Que les principaux annonceurs n'ont plus le même regard sur les supports privilégiés d'hier. Qu'ils sont, plus que jamais, très exigeants s'agissant de la qualité de l'offre éditoriale et du sens éthique des supports. Et que, plus que tout, leurs propres intérêts, leurs intérêts stratégiques, ne sont pas liés avec les lignes éditoriales de ces mêmes journaux. Journaux qui ont fait des choix stratégiques dispendieux. C'est-à-dire qui ont joué aux riches qui, se voyant plus cigales que fourmis, n'ont pas su anticiper les choses. Pour voir qu'une nouvelle géographie politique et économique est en train de se dessiner dans le pays. A ce sujet, le Coran dit «ce sont les cœurs qui s'aveuglent et pas les regards».
N. K.


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