Ah, ces partis qui sont de toutes les aventures politiciennes et qui, jusqu'à présent, ne les a jamais empêchés de s'embarquer dans une mésaventure pour peu qu'il y ait un seul élément qui indiquerait que le vent pourrait être favorable à une fonction sensitive exceptionnelle qui est, en quelque sorte, leur marque de fabrique et qui est alors qualifiable de suivisme. La politique à géométrie variable étant dès lors promue au stade de credo, leur étoile du berger, leur Nord magnétique. Une direction, un objectif mouvant dans le sens duquel ils s'inscrivent au gré du temps et dont ils ne peuvent se départir au risque de passer à la trappe, de n'être plus qu'un souvenir, voire une bribe de souvenir, parce qu'ils ne sont jamais arrivés à dépasser le cercle concentrique de sympathie de leur propre famille, personnelle s'entend, et de quelques collègues de bureau, de commerce, de voisins auxquels ils n'arrivent toutefois à forcer la main que lorsqu'il s'agit de faire du remplissage de salle lors d'un ponctuel meeting . Histoire, évidemment, de faire illusion d'une audience, ce genre d'évènement préfabriqué sur lesquels les médias publics demeurent les seuls à s'extasier et surtout déborder d'énergie intellectuelle, de professionnalisme pour en immortaliser l'évènement. En fait, elle ne convainc personne, hormis ceux qui en sont les promoteurs, l'agitation politique de ces dernières semaines, fruit des cogitations de formations légitimes dont l'état de gestation quasi permanent secoue les entrailles, ce qui n'est pas sans contribuer à donner un sens à leur existence et leur permet d'être autrement que par l'obligation de dispositions statutaires respectueuses d'un cahier des charges, lesquelles les contraindraient, eu égard à ce désir d'existence, de se justifier autrement que par des charges médiatiques contre des adversaires fantômes et si tant est que ces derniers ne soient dans la réalité que des faire-valoir. En moins abscons, entretenir continuellement l'illusion. Or, en l'absence d'évènements ponctuels politiques comme, toutes natures confondues, des élections et ce qu'elles offrent comme opportunité de présentéisme, les campagnes précédant leur tenue, les responsables de partis réputés importants réagissent ou agissent tels larrons en foire à livrer à une population totalement déconnectée de leurs bisbilles, s'inventant des turbulences internes sciemment provoquées pour désigner dans la foulée une main étrangère, main étrangère qui pourrait se réduire en le cas d'espèce en les autres formations et, depuis quelques temps particulièrement, cet ovni qu'est la Cnltd. La Cnltd, un bidule aux contours flous comme ne peut l'être forcément que la mansuétude des pouvoirs publics et plus particulièrement le pouvoir politique, jusque-là connu beaucoup plus par une capacité de réaction immédiate à l'encontre de tout évènement ou attitude qui ne s'inscrirait pas dans le cadre des lois de la République. Ce réceptacle des mécontents aux besoins très ponctuels se résume, notamment, en la sortie d'un anonymat ou un retour sur la scène politique d'anciennes personnalités venues se refaire une virginité, mais aussi de nouvelles (personnalités) dont les lointaines ambitions ne peuvent se concrétiser qu'à travers une légitimation obtenue via ce parcours. D'où d'ailleurs une instabilité chronique et qui consiste en un chassé croisé des personnalités au sein même du comité, mais également, et surtout, par une présence d'hommes politiques que tout divise ou a toujours divisé. Ce qui n'est pas sans souligner et à gros traits cette fragilité et sans doute l'intangibilité à long terme de ce conglomérat plus politicien que politique. A. L.