Introduite depuis quelques jours, la demande des animateurs de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD) pour tenir une conférence thématique sur les modèles de transition dans le monde, n'a pas eu l'aval des autorités de la wilaya d'Alger. Ainsi, ces mêmes services ont répondu, hier, par la négative aux initiateurs de la conférence. Cette non-autorisation est motivée, selon la réponse de la wilaya, par le fait que le lieu qui devait abriter l'événement, la salle Mohamed-Zinet de l'Oref, était d'ores et déjà programmée pour des manifestations culturelles dans le cadre de l'animation des soirées de ce mois de Ramadhan. Ce refus "déguisé" d'autoriser une activité politique initiée par des partis de l'opposition a fait réagir les membres de la CNLTD, qui ont condamné "une grave atteinte à la liberté d'expression". Pour Jil Djadid, membre de la CNLTD qui a introduit la demande en date du 13 juillet, cette décision de la wilaya d'Alger est "scandaleuse". Dans un communiqué rendu public hier, le parti de Jil Djadid précise que la demande d'autorisation introduite auprès des services de la wilaya a été "accompagnée d'une réservation de la salle signée par son gérant pour la soirée du 21 juillet", date à laquelle est programmée la conférence. Le parti de Sofiane Djilali apporte ainsi un démenti formel au prétexte de la wilaya selon lequel la salle serait programmée pour des activités culturelles. Sofiane Djilali estime qu'avec ce refus "le pouvoir démontre encore une fois qu'il n'a aucune culture du pluralisme", ajoutant que le pouvoir "se cache derrière de prétendues activités culturelles pour interdire une conférence sur la transition". "Autrement dit, ajoute M. Djilali, le message du pouvoir est clair : il s'oppose à l'ouverture des dossiers de réflexion." "Cette restriction de l'activité de l'opposition" démontre aussi, estime Sofiane Djilali, "l'importance considérable qu'a prise la vraie opposition". Elle dénote également, a-t-il souligné, "la peur et la panique du clan présidentiel face au sérieux de la CNLTD". M. Djilali a fait savoir qu'une réunion de responsables des partis membres de la coordination et autres personnalités se tiendra incessamment "pour discuter de la suite à donner à ce refus très grave", précisant que la réaction de la CNLTD "ne sera pas simple". De son côté, Abderezak Makri, président du Mouvement pour la société de la paix (MSP), membre de la CNLTD, juge que ce refus est "la preuve que les gens du pouvoir savent que l'opposition a un projet mobilisateur". M. Makri a estimé que cette non-autorisation est "une censure", en soulignant que le pouvoir s'est rendu compte que la CNLTD est une "force politique de proposition". Pour M. Makri, le pouvoir use de la restriction pour contrecarrer la CNLTD. M. M. Nom Adresse email