Le trafic ferroviaire est toujours à l'arrêt. Les lignes Alger/Blida, Alger/Béjaïa, Alger/Tizi Ouzou, Alger/Boumerdès, Alger/Chlef et Alger/Bordj Bou Arréridj sont paralysées à 100% par un mouvement de grève déclenché par les conducteurs de trains de la Société nationale du trafic ferroviaire (Sntf), par solidarité avec leur collègue mis en cause dans le déraillement du train à la gare de Hussein Dey (Alger), faisant un mort et plusieurs blessés. Les conducteurs de train ont lancé leur action protestataire, au grand dam des nombreux passagers, sans préavis aucun. Le mouvement a duré une seule journée, de 7h à 17h, affirment des proches du syndicat que nous n'avons pas pu rencontrer au niveau des différentes stations. La grève des conducteurs a donc pris fin le même jour, suite à un accord conclu probablement avec la direction générale. Mais une autre a été déclenchée le même jour, à 15h30 par d'autres employés des services des gares, ceux des trains, les sédentaires du dépôt d'Alger et le service Bpml Rouiba, indique Abdelhak Bou Mansour, le secrétaire général de la section syndicale de la gare d'Agha. Cette autre grève est motivée par le non paiement, jusqu'à présent, du salaire du mois d'octobre. «Il y a toujours eu des retards, mais cette fois-ci, c'en est trop. Il faut absolument mettre le holà. Nous étions trop patients», explique le représentant syndical. Et d'insister : «La direction générale est en infraction avec la convention collective qui stipule dans son article 141, alinéa 2, que le salaire des cheminots doit être versé chaque fin de mois, soit le 30. Nous sommes le 12 novembre et nous n'avons pas encore perçu notre salaire du mois d'octobre.» Le syndicat s'est réuni hier avec le directeur général de la Sntf, Ben Djaballah, et le directeur régional, M. Hamzaoui, rapporte notre interlocuteur. À l'issue de cette rencontre, il a été décidé que le versement de la paye d'octobre ait lieu hier, avant 14h. «J'en doute fort. Et tant que nous n'avons pas notre salaire, nous ne reprendrons pas notre travail», menace-t-il, au nom de ses collègues. Et du moment que ces derniers sont en grève, c'est tout le trafic ferroviaire qui demeure à l'arrêt, malgré la décision des conducteurs de geler leur action. «C'est normal. Même si les conducteurs ont décidé de reprendre le travail, ça ne peut pas bouger sans nous. Nous ne sommes pas un maillon faible», relève le SG de la section syndicale d'Agha. Voilà encore qui pénalise fortement les voyageurs, habitués, bon gré mal gré, à ce transport en commun. K. M.