Correspondance particulière Saou Boudjemâa Selon le Dr Amr Hassaballah, son P-dg, «le volume des exportations à atteint en ammoniac les 459 692 TM, soit 30 navires, et 738 478 TM d'urée, soit 100 navires, à destination de 25 pays à travers le monde». Pour ce qui est des besoins et de la dotation du marché national, ajoutera notre interlocuteur : «L'agriculteur algérien est notre priorité, c'est notre objectif premier. Le marché local consomme entre 70 000 et 80 000 tonnes/an d'urée. Nous militons pour que l'agriculteur algérien acquière cette matière avec un prix subventionné. Nous mettrons annuellement 40 000 tonnes à la moitié du prix pratiqué à la Bourse de Yuzhny. Par exemple, si à Yuzhny, la tonne d'urée est à 500 dollars, nous la céderons aux agriculteurs locaux au prix de 250 dollars. Nous nous adapterons au fur et à mesure au cours et à la fluctuation des prix de façon à ce qu'on avantage toujours le fellah algérien. Cette stratégie peut impulser une nouvelle dynamique à l'agriculture algérienne et augmenter de faite ses besoins en fertilisants. Dans ce cas, nous sommes disposés à mettre sur le marché national, 30 000 tonnes de plus au prix de 80% du cours de Yuzhny. À la date d'aujourd'hui, nous avons doté le marché local de 124 136 TM d'urée.» Sorfert Algérie Spa est une joint-venture (Sonatrach avec 49% des actions et Orascom Construction Industrie avec 51% des parts) chargée de la réalisation et de l'exploitation du Complexe d'ammoniac et d'urée s'étendant sur une surface de 37 ha. Le complexe dispose de deux unités de production d'ammoniac de 2 200 tonnes/jour et d'une unité d'urée d'une capacité de production de 3 450 tonnes/jour. Sur ce sujet, le Groupe Sonatrach et la société Sorfert Algérie, ont signé, le 22 février 2009, à Alger un contrat de vente et d'achat de gaz naturel d'une durée de vingt ans, portant sur la fourniture, à compter de l'année 2010, de 1,75 milliard de mètres cubes par an de gaz naturel pour alimenter le complexe pétrochimique d'Arzew. Cependant, certaines indiscrétions au fait des subtilités de l'accord en question affirment que «Sonatrach a fait le forcing pour rectifier les aberrations contenues dans l'accord initial approuvé par l'ex-ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, qui a accordé le prix du gaz, indispensable pour l'industrie des fertilisants, au prix du gaz domestique». Le nouvel accord, selon les mêmes sources, «porterait sur une plus grande part sur les bénéfices, proportionnelles au volume des ventes pour compenser le prix du gaz». En somme, selon notre source, «pour régler cette difficile équation, il a été convenu de laisser le prix du gaz tel quel, mais que la répartition des bénéfices ne soit plus en fonction des actions des deux partenaires, mais proportionnelle aux ventes. En compensation, Sonatrach aura la plus grosse part des bénéfices compte tenu du bas prix du gaz justement». Ceci dit, l'on saura de source proche de la société que «la mise en service du complexe est le fruit du récent accord, paraphé le 27 mai 2013 dernier, entre le Groupe Sonatrach et Orascom Construction Industrie (OCI) et portant sur les aspects commerciaux et économiques relatifs à l'entreprise Sorfert». En effet, le P-dg de Sorfert, Amr Hassaballah nous avait déclaré : «L'objectif visé est de faire d'Arzew un pôle de production d'ammoniac et d'urée important et incontournable dans la région méditerranéenne.» En ce qui concerne la stratégie commerciale de la société, le P-dg de Sorfert a ajouté en substance : «Notre stratégie est d'éviter les pays grands consommateurs d'ammoniac comme la Chine et l'Inde, régulièrement approvisionnés par les pays du Golfe arabe. Notre ambition est de gagner des parts de marché auprès de certains pays émergents comme le Vietnam, les Philippines, la Malaisie, l'Argentine et le Brésil». S. B.