Fraîchement nommée, l'ambassadrice des Etats-Unis en Algérie, Joan A. Polaschik, a tenu à marquer son entrée en fonction par une présentation des grands axes du travail qu'elle entend entreprendre. Dans un long entretien qu'elle a accordé, hier, à l'APS, Mme Polaschik résumera sa mission en trois têtes de chapitres : le renforcement des relations économiques et commerciales ; la coopération sécuritaire et la promotion de la stabilité régionale ; le rapprochement entre les peuples américain et algérien. La diplomate américaine avait déjà exprimé la volonté de son pays d'intensifier et diversifier le partenariat avec l'Algérie, le jour où elle avait présenté ses lettres de créances au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, le 29 octobre dernier, l'accréditant en qualité d'ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire des Etats-Unis en Algérie. Dans sa déclaration à la presse, à l'issue de l'audience avec le chef de l'Etat, Mme Polaschik avait indiqué que «pour les Etats-Unis, l'Algérie est un partenaire très important [...], le gouvernement américain souhaiterait approfondir et élargir les relations bilatérales dans plusieurs domaines» et «voudrait travailler avec le gouvernement algérien pour la promotion de la sécurité régionale». «Les Etats-Unis désirent augmenter les échanges économiques et commerciaux avec l'Algérie et rapprocher les peuples des deux pays à travers l'augmentation des programmes d'échanges éducatifs et culturels», ajoutera-t-elle. Concernant le premier axe -le renforcement des relations économiques et commerciales-, la diplomate jouera sur du velours, car «les relations entre nos deux pays n'ont jamais été aussi bonnes et nous avons une large coopération touchant à plusieurs domaines», se félicite Mme Polaschik qui affirme son intention de «travailler avec le gouvernement algérien pour renforcer, approfondir et élargir la très bonne coopération existant entre nos deux pays». L'ambassadrice voudra pour preuve de cette volonté partagée par les deux pays de porter leurs relations à de plus hauts niveaux, les différentes visites effectuées par de hauts responsables algériens et américains au cours de cette année. Ces visites ont souvent été enrichies par des rencontres avec des responsables de grandes firmes américaines auxquels les responsables algériens ont présenté les opportunités d'investissements en Algérie ainsi que les actions du gouvernement algérien visant à rendre le climat d'affaires «plus attractif». «L'économie algérienne a des défis à relever et il y a des indicateurs très positifs qui montrent que le gouvernement algérien est capable de les relever», soutient Mme Polaschik qui estime que le domaine de l'énergie peut servir de «base solide» à la coopération économique algéro-américaine, «surtout avec la volonté de l'Algérie d'investir dans la production des énergies renouvelables [...]. Les Etats-Unis ont une expérience avérée dans ce domaine et les entreprises américaines utilisent les technologies les plus avancées et peuvent mettre leur savoir-faire à la disposition de l'Algérie». Pour la coopération sécuritaire et la promotion de la stabilité régionale, deuxième axe de travail de l'ambassadrice, avant d'aborder le sujet, la diplomate tiendra à souligner la nécessité impérieuse et l'importance de faire le distinguo entre le terrorisme et la religion en général, et l'islam en particulier puisque c'est cette religion qui est la cible de toutes les accusations, les amalgames et les suspicions. «Les terroristes sont des criminels sans aucun respect pour les vies et les valeurs humaines et c'est totalement faux d'associer le terrorisme à une religion ou une cause donnée [...]. Le gouvernement américain voit l'islam comme une religion de paix», affirmera à ce propos Mme Polaschik. Développant sa vision, et celle de son pays, l'ambassadrice dira que la violence «n'est jamais la réponse appropriée au règlement d'un conflit». «Nous encourageons toujours les parties d'un conflit à s'asseoir autour d'une même table et à régler les différends sans recourir à la violence», soutient la diplomate. Considérant cette position, Washington ne peut que soutenir l'action diplomatique et les efforts déployés par l'Algérie pour une solution pacifique et consensuelle à la crise au Mali et en Libye. «Le gouvernement américain apprécie hautement les efforts de l'Algérie et son rôle de médiation pour le règlement de la crise malienne et appuie ces efforts», dira Mme Polaschik qui ajoutera que l'Algérie était un «excellent partenaire» de son pays dans la lutte contre le terrorisme ainsi que dans la promotion de la stabilité régionale. Les Etats-Unis soutiennent également les efforts de l'Algérie pour initier un dialogue inter-libyen inclusif. «Il est clair qu'il n'y a pas de solution militaire à la question libyenne», a-t-elle soutenu. Revenant à son travail en tant qu'ambassadrice, Mme Polaschik exprimera son admiration pour la diplomatie algérienne qui s'est distinguée de nombreuses fois. L'Algérie «est un pays de diplomates chevronnés», dira-t-elle ajoutant qu'elle était «fière» et «enthousiaste» de pouvoir travailler avec des diplomates algériens, notamment dans le règlement des crises régionales. Toujours au registre de l'enthousiasme, Mme Polaschik dira sa «profonde admiration» pour les réalisations accomplies par le peuple algérien durant les 60 dernières années. «Quand je regarde l'histoire de l'Algérie, j'admire profondément ce que le peuple algérien a pu réaliser durant les 60 dernières années, depuis le déclenchement de sa Guerre de libération nationale à nos jours», conclut l'ambassadrice des Etats-Unis à Alger. H. G./APS