La majorité des sportifs africains pense que le Maroc a posé «un lapin» à la Confédération africaine de football (CAF) en se désengageant, à la dernière minute, de l'organisation de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN-2015) dans les délais initialement fixés entre les deux parties. Aucun sondage n'a été réalisé à ce sujet, mais les réactions en chaîne des grands athlètes du continent Noir montrent clairement cette tendance. Mise dans une situation «impossible» à deux mois seulement de l'ouverture du tournoi, la CAF a sauvé la face in extremis en persuadant la Guinée équatoriale de pallier, dans l'urgence, à la défection du royaume marocain. Une dure épreuve pour le président de l'instance continentale de football, Issa Hayatou, qui, dorénavant, se fera très exigeant à l'endroit des prétendants à l'accueil de la messe continentale du ballon rond. Désormais, le cahier des charges sera probablement modifié pour mettre les futurs pays hôtes devant leurs responsabilités. L'Algérie, qui postule pour l'organisation de la CAN-2017, met d'ores et déjà tous les arguments en sa faveur pour décrocher le feu vert de la CAF. Le pays a, en effet, de solides atouts à faire valoir pour ravir ce rendez-vous à ses principaux concurrents (Egypte, Kenya, Ghana, Ethiopie, Tanzanie et Zimbabwe). En plus du retour du football algérien aux premières loges, le pays dispose d'un potentiel appréciable en matière d'infrastructures de base et d'une expérience notable dans la gestion des grandes manifestations. Faut-il rappeler que l'Algérie avait, par la passé, abrité avec succès de grands rendez-vous sportifs comme les Jeux Méditerranéens, les Jeux Africains, la CAN et d'autres prestigieuses compétitions, dont des rallyes, des tours cyclistes et des phases finales dans diverses disciplines. A ce niveau, le mouvement sportif et les pouvoirs publics ont acquis une maîtrise certaine des subtilités et des affinités dans l'accueil et la gestion des séjours des délégations étrangères. Concernant les installations sportives proprement dites, le dossier algérien comporte de gros investissements pour la remise à niveau des complexes existants et la construction de nouveaux ouvrages. Sur ce dernier point, le ministère des Sports annonce la réception de plusieurs stades et complexes omnisports durant les deux prochaines années, alors que d'autres projets d'équipement sont en voie de lancement. Pour rappel, des stades omnisports sont en chantier à Tizi Ouzou (50 000 places), Baraki dans la banlieue d'Alger (40 000 places), Douéra, toujours à Alger, (40 000 places) et Oran (40 000 places). Deux autres complexes d'une capacité d'accueil de 50 000 places chacun sont programmés à Sétif et Constantine. D'importantes enveloppes financières ont été mobilisées pour concrétiser tous ces projets dans les délais. Dans le registre de la réhabilitation, de grands travaux sont en cours au stade 5-Juillet (80 000 places) portant sur l'extension de sa capacité d'accueil et la couverture totale de ses gradins. Dans peu temps, le temple de l'indépendance sera l'un des meilleurs en Afrique, voire dans le monde. Des travaux de rénovation sont aussi prévus dans nombre d'autres stades dont celui du 19-Mai-1956 d'Annaba (50 000). En plus de toutes ces infrastructures de compétition, les pouvoirs publics ont pareillement fait de grands efforts en matière d'installations, de préparation et de formation. En appoint, des centres d'entrainement et de séjour des élites sportives, répondant aux standards les plus exigeants, ont été réalisés dans diverses régions du pays (Sétif, Tikdjda, Oran). Malgré l'approche de l'échéance, l'Algérie a effectivement la capacité technique et financière de relever le défi. En somme, la candidature de l'Algérie à la CAN-2017 se veut à la hauteur des ambitions légitimes de la CAF, qui veut faire de la CAN-2017 une grande fête planétaire du football. Le pays a consacré une grosse cagnotte financière pour gagner les faveurs de l'instance africaine de jeu à onze. Le ministre des Sports, Mohamed Tahmi, a annoncé récemment que le dossier algérien à de grandes chances d'être retenu. K. A.