Malik Boumati À l'appel du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes), des centaines d'enseignants et de chercheurs de l'université de Tizi Ouzou ont battu le pavé, hier mercredi, pour dénoncer la situation dans laquelle ils évoluent, notamment celle socio-pédagogique. Le logement et le salaire sont les principales revendications des enseignants protestataires, aux côtés du problème infrastructurel touchant leur institution. «L'enseignant bouc émissaire de l'administration et de la tutelle», «Non à la bureaucratisation de la pédagogie et de la recherche» et «Enseignant = Sans domicile fixe», sont les principaux mots d'ordre inscrits sur les banderoles que les manifestants ont brandi tout au long de la marche silencieuse qui les a menés du campus Hasnaoua de l'université de la ville des genêts vers le siège de la wilaya. Ce que dénoncent les participants à cette manifestation publique, c'est ce qu'ils appellent le mépris de la tutelle à leur égard du fait que toutes les démarches pour le règlement de leur situation ont été menées en direction du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, ainsi que des autorités locales. D'ailleurs, cette marche est venue après une action de protestation en forme de sit-in organisé le 25 novembre et le 1er décembre derniers devant le siège du rectorat ainsi que la remise d'une plateforme de revendications au niveau du rectorat ensuite au cabinet du wali de Tizi Ouzou. Et si la plateforme de revendications n'est pas prise en charge, les enseignants et chercheurs affiliés au Cnes menacent de radicaliser leur mouvement en optant pour une grève illimitée dont le seul perdant sera, bien entendu, l'étudiant. En plus des considérations salariales et de la problématique du logement, le Cnes revendique une batterie de mesures appelées à «protéger la dignité de l'enseignant». Des mesures qui donnent l'image d'une université de Tizi Ouzou qui fonctionne grâce à Dieu et aux Saints. Les enseignants revendiquent ni plus ni moins que «l'application stricte et sans demi-mesure aucune de la réglementation», ainsi que la mise en place des organes de participation et de recours prévus par la loi. Ils exigent également la mise en place du conseil d'orientation, des conseils de discipline et du conseil d'éthique. En somme, l'université de Tizi Ouzou fonctionne en dehors de la loi, selon les protestataires qui demandent, par ailleurs, la rédaction et la promulgation d'une charte d'éthique et d'un règlement intérieur à faire adopter par toutes les franges de la communauté universitaire, la définition claire des prérogatives des différents responsables et des différentes instances qu'elles soient administratives, pédagogiques ou scientifiques ainsi que la définition claire des missions et des responsabilités de chaque responsable et leur consignation sur un cahier des charges à valeur d'engagement qui sera signée par chacun à sa prise de fonction. Les enseignants demandent en outre aux responsables de régler des problèmes liés entre autres au stationnement de leurs véhicules, à la réfection des routes et des trottoirs aux abords et à l'intérieur des campus, au remplacement des tableaux à craie par des tableaux blancs à marqueur, aux salles informatiques, aux sanitaires. M. B.