La Célébration de Yennayer, nouvel an amazigh, fêté en Algérie entre le 10 et le 14 janvier, débutera aujourd'hui dans la wilaya de Tizi Ouzou, avec un programme de festivités de cinq jours, comportant notamment un Salon des arts traditionnels, qui a été élaboré pour l'occasion, rapporte l'APS. Ce programme comporte également le traditionnel repas de Yennayer, composé de couscous au poulet, qui sera offert aux visiteurs le 12 janvier à midi, au niveau de la Maison de la culture Mouloud-Mammeri. Une exposition de plats traditionnels sera tenue durant ce salon, qui permettra aux visiteurs de découvrir ou redécouvrir les traditions culinaires des wilayas de Médéa, Bechar, Blida, Jijel, Tlemcen, Batna et Tizi Ouzou. L'ouverture officielle du salon, qui aura lieu dans la matinée, sera marquée, entre autres, par une démonstration de préparation et une dégustation des plats traditionnels de Yennayer. Dans l'après-midi est prévue la projection d'un film documentaire sur Yennayer, réalisé par l'Entv. Outre cet aspect patrimonial du salon, un colloque sur la littérature de l'oralité et le conte populaire sera organisé les 11 et 12 du mois. Plusieurs communications seront données, à cette occasion, par des universitaires. Celles-ci devraient porter notamment sur «Le conte en porte-à-faux dans sa double fonction antinomique», par Dalila Arezki, «Du patrimoine immatériel Kabyle, Le chant féminin traditionnel : entre la joie et le chagrin», par le Dr Moussa Imarazen, et «La transmission orale du système culinaire en Kabylie», par le Dr Houria Abdennebi. Des journées de musiques de jeunes sont également au menu de cette manifestation culturelle, avec des spectacles musicaux, qui sera clôturée par un gala le 14 du mois. Yennayer qui marque la séparation entre deux cycles solaires, passage des journées courtes, «noires», aux journées longues, «blanches», est fêté dans la quasi-totalité des régions du nord de l'Afrique. Le terme Yennayer est composé par deux mots : Yen Ayyar. Yen est le chiffre1 (Yiwen : yen) et Ayyur, la lune, ce qui donne première lune ou premier mois. Vers 1968, l'Académie amazighe a proposé de créer une «ère amazighe» et a fixé comme an zéro du calendrier amazigh les premières manifestations connues de la civilisation amazighe, au temps de l'Egypte ancienne, lorsque le roi libyen Chechonq Ier (Cacnaq), fondateur de la XXIIe dynastie égyptienne, monta sur le trône et devînt pharaon en Egypte. Depuis les temps immémoriaux, le peuple d'Afrique de Nord célèbre, chaque année et chacun à sa manière et ses possibilités, cet événement ancestral. Même si, il y a quelques années, la célébration de ce rite est limitée aux régions berbérophones, notamment la Kabylie, aujourd'hui, avec la prise de conscience des populations, l'événement est marqué à travers tout le territoire national, notamment dans les grandes villes telles que Oran, Constantine, Annaba et bien d'autres moins importantes. Deux points communs subsistent toujours à travers les différentes célébrations : le premier, très symbolique et surtout profondément affectif, Yennayer est marqué dans certaines régions par le changement de certains décors et habitudes afin de débarrasser la maison des aléas de l'année écoulée et la placer sous le signe de l'abondance. R. C.