Le président de la République du Sénégal, Macky Sall, et le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, ont présidé avant-hier un forum d'hommes d'affaires des deux pays et la cérémonie de signature d'un accord de partenariat dans le domaine pharmaceutique entre deux entreprises, respectivement l'algérienne IMC et la sénégalaise Carrefour Médical. Dans son allocution d'ouverture des travaux, qui se sont déroulés à l'hôtel El Aurassi, le président sénégalais a affiché sa volonté de voir les relations politiques entre Alger et Dakar s'élargir au partenariat économique, aux échanges commerciaux et à l'investissement public-privé. Il fera savoir que son pays a mis en place le «Plan Sénégal Emergent» qui identifie des secteurs prioritaires, qui sont, entre autres, l'agriculture, l'énergie et les mines, les infrastructures, l'habitat, les technologies de l'information et de la communication, le tourisme et le transport notamment dans son volet ferroviaire. Autant de secteurs ouverts au partenariat avec des étrangers. Beaucoup de ces projets sont déjà en cours à travers le pays et d'autres seront lancés dans un avenir proche. Macky Sall a affirmé que l'Algérie «a toute sa place dans ces chantiers ouverts au Sénégal», d'autant qu'une ligne aérienne directe plusieurs fois par semaine est assurée entre les deux pays frères. Pour ce faire, «l'Algérie et le Sénégal peuvent déjà envisager des relations de partenariats notamment dans l'énergie, l'agro-industrie et l'agroalimentaire», explique l'hôte de l'Algérie, en mettant en exergue l'expertise et le savoir-faire avérés de l'Algérie dans le domaine de l'énergie. D'ailleurs, le Sénégal dispose d'une raffinerie qui a besoin d'être modernisée, fera encore savoir M. Sall. Ce dernier a aussi indiqué que les valeurs de culture et de civilisation ainsi que l'idéal panafricain partagés entre le Sénégal et l'Algérie constituent un socle solide sur lequel les deux pays peuvent bâtir des relations plus rapprochées et nouer un partenariat mutuellement utile. «Ma visite en Algérie est aussi l'occasion de saluer et de rendre hommage au président Abdelaziz Bouteflika, dont la contribution à la glorieuse révolution de Novembre est connue et appréciée tout comme son militantisme au profit des causes panafricaines et du tiers monde», a-t-il déclaré. Pour sa part, le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, a tout d'abord déclaré que «cette rencontre traduit la volonté des hautes autorités de nos pays de hisser nos relations économiques au niveau de la qualité de nos excellentes relations politiques, incarnées par la volonté de leurs excellences messieurs les présidents de la République Algérienne Abdelaziz Bouteflika, et de la République du Sénégal Macky Sall». Il a ajouté que «nos deux pays connaissent depuis quelques années une dynamique soutenue de réformes économiques en mesure de densifier nos échanges économiques et de créer le climat le plus approprié à l'investissement. Et nous devons faire en sorte que cette dynamique profite aux entreprises des deux pays, qui disposent d'un potentiel réel pour mener de grands projets partenariaux entre elles». Bouchouareb, en signalant la présence à cette rencontre de chefs d'entreprises publiques et privées porteurs de projets concrets pouvant intéresser leurs homologues sénégalais, a rappelé les réformes importantes menées «pour relancer puissamment le développement industriel» et la résolution prise d'encourager «activement le développement des PME que nous considérons comme l'élément le plus dynamique dans notre stratégie industrielle». Le ministre fera savoir également l'évolution de la réglementation algérienne pour l'investissement de nos entreprises à l'étranger. «Ces mesures sont de nature à leur permettre de réaliser des projets d'investissement de par le monde, là ou les opportunités leur sont offertes, et je suis sûr que ce sera le cas au Sénégal», soutient Bouchouareb. Evoquant la maturité et le savoir-faire des entreprises algériennes dont beaucoup excellent dans leurs secteurs, notamment dans l'agro-industrie, la santé, les infrastructures et les services, le ministre dira que «le gouvernement est déterminé à les accompagner pour investir dans des partenariats gagnant-gagnant». Le ministre n'omettra pas de mettre en exergue «l'expérience industrielle et l'expertise reconnue de l'Algérie dans des secteurs de pointe comme l'énergie». Et pour finir, le premier responsable de l'Industrie et des Mines a salué le partenariat stratégique établi, en joint-venture, entre les entreprises Sénégalaise Carrefour Médical et Algérienne IMC. «C'est ce type de partenariat exemplaire que nous souhaitons démultiplier», dira Bouchouareb en appelant «à la mise en place très vite du conseil d'affaires algéro-sénégalais, afin de travailler à fructifier ce type d'échanges entre les entreprises de nos deux pays». B. A. L'entreprise Arôme d'Algérie compte investir au Sénégal L'entreprise Arôme d'Algérie exporte au Sénégal depuis déjà 7 années. Son responsable, M. Abdelouahab Ziani, a déclaré que son chiffre d'affaires d'export au Sénégal lui a permis de rafler un prix de l'exportation. Selon lui, «notre expertise nous a permis de pénétrer le marché Sénégalais, mais aussi la qualité et le prix du produit exporté qui prend en compte les petites bourses». M. Ziani dira que le Sénégal sera le premier pays où son entreprise produira des arômes à l'étranger, à la faveur de la nouvelle réglementation qui permet aux entreprises algériennes d'investir à l'étranger. Des discussions seront aussi menées avec des partenaires sénégalais pour examiner la possibilité d'établir un partenariat dans les gaz industriels, dans lesquels l'entreprise a réussi à s'imposer malgré une grande concurrence de firmes étrangères évoluant en Algérie dans ce domaine. B. A.