Pour l'application, il faudra attendre quelques semaines, peut-être des mois, le temps que le nouveau texte soit examiné par le gouvernement et, par la suite, par les membres des deux chambres du Parlement. Cette obligation de passer chez le médecin généraliste, nous devons le mentionner, va avec l'institutionnalisation du Plan cancer, ce dernier ayant été introduit, lui aussi, dans la nouvelle loi. Lors d'une journée de formation continue, organisée par le Syndicat national des médecins généralistes de la santé publique (Snmgsp), à l'hôtel El Djazaïr (Alger), le Dr Salah Laouar, président de ce syndicat, a exprimé ses remerciements pour les services du département de la santé, à leur tête le ministre Abdelmalek Boudiaf, pour ses «efforts visant la réhabilitation du médecin généraliste» et l'a assuré du soutien de ce corps pour les actions menées dans l'objectif de faire avancer le secteur de la santé. C'est que, pendant des années, le praticien de la santé publique a été complètement ignoré et son rôle minimisé au profit des spécialistes notamment. Cette corporation rassemble 25 600 médecins généralistes, à travers les 48 wilayas du pays. «La médecine générale n'est pas un métier par défaut», a affirmé le Dr Laouar qui fait allusion au ratage du concours de spécialité. Fier de son travail et œuvrant pour de meilleures perspectives dans la même activité, le président du Snmgsp insiste auprès de ses collègues pour suivre une formation continue et pour qu'elle touche toute la corporation. L'objectif étant de faire de la médecine générale une spécialité. «Oui, je dis bien faire de la médecine générale une spécialité parce qu'il s'agit effectivement d'une spécialité. Seulement, nous insistons auprès de nos collègues pour adhérer au programme de formation continue.» Ce programme, indiquera de son côté le secrétaire général du département ministériel, Abdelhak Saïhi, représentant le ministre à cette rencontre, débutera le mois de mars prochain. «Nous constatons que des citoyens se rendent dans des CHU pour des maladies pas du tout grave. D'autres font le tour des médecins spécialistes et des hôpitaux pour un problème de santé qu'ils n'arrivent pas à identifier. D'autres ne consultent aucun médecin et vont directement dans des officines de pharmacies pour des médicaments. Plus jamais cela ! Désormais, aucun traitement ne sera possible sans passer par le médecin généraliste. C'est lui qui fait le diagnostic, prescrit le traitement de base et accompagne le malade. Son rôle est très important. A notre tour d'accompagner ce médecin par la formation et par l'amélioration du cadre professionnel.» L'autre objectif attendu de cette réhabilitation du médecin généraliste est d'alléger les CHU et, par la même occasion, réhabiliter les polycliniques. Présent à cette rencontre, l'ancien ministre et médecin personnel du Président, également chargé de l'élaboration du Plan cancer, Le Pr Messaoud Zitouni, a regretté justement le fait que le système de santé soit centré sur les soins spécialisés et que les médecins généralistes soient absents dans les débats portant sur les grandes problématiques du secteur. «Cela risque de nous mettre hors jeu.» Partant, il considère que la réhabilitation du rôle du médecin généraliste est d'autant plus indispensable qu'il s'agit de faire face aux maladies dites non transmissibles, à leur tête le cancer. K. M.