Le Syndicat national des médecins généralistes de santé publique (SNMGSP) a réussi son challenge en arrachant une augmentation de 70% sur salaire net. D'autres revendications ont été également prises en charge par le ministère de la Santé. Le Dr Salah Laouar, président du syndicat en question, revient dans cet entretien accordé au Temps d'Algérie sur les principales étapes ayant abouti au parachèvement du processus de négociations avec le ministère. Le Temps d'Algérie : Vous avez réussi, à l'issue de votre dernière rencontre avec le ministre de la Santé, à arracher une augmentation de 70% d'augmentation pour les médecins généralistes. Que représente cet acquis pour vous ? Dr Salah Laouar : Cet acquis reflète le parachèvement de négociations de la deuxième partie du statut particulier des médecins généralistes de santé publique, c'est-à-dire le volet relatif au régime indemnitaire. Il faut savoir que le SNMGSP a déposé la première mouture du statut en 2002, soit une année après la création du syndicat. Cela représente, donc, dix ans de revendications statutaires, qui ont abouti aujourd'hui d'une part. D'autre part, après les acquis obtenus dans le statut particulier, une augmentation de 70% du salaire est une chose non négligeable. Les premières réactions de toute la corporation affichent une entière satisfaction. Votre syndicat est plutôt discret. Vous ne vous êtes pas inscrit dans la contestation. Sur quelle base avez-vous préféré travailler ? Etant un syndicat jeune (agrément N° 79 du 27 octobre 2001), la première tâche était de se structurer et de travailler sur des chantiers d'envergure, qui sont la progression de la carrière de médecin généraliste (statut particulier, formation….). Etant conscients des enjeux futurs, nous avons choisi de travailler dans le calme, la sérénité, et trouver le meilleur moyen pour faire aboutir les revendications légitimes des médecins généralistes. Nous avons choisi délibérément la voie du dialogue et de la concertation avec la tutelle, car nous croyons qu'à ce niveau de responsabilité, on ne peut aboutir que par voie du dialogue à faire avancer nos revendications. Aujourd'hui, nous sommes d'autant plus contents que nous avons abouti à des résultats satisfaisants. Le syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) a réagi négativement à l'annonce de ces augmentations, allant jusqu'à vous accuser d'être «un syndicat de service». Quel est votre commentaire? La ligne de conduite prônée par le SNMGSP est de ne jamais répondre aux invectives, car nous sommes des médecins et les règles élémentaires de déontologie nous imposent le respect de la retenue dans l'intérêt des praticiens que nous sommes et du malade que nous devons servir. Et si un autre syndicat peut obtenir plus que ce que nous avons obtenu, nous l'applaudissons, car il aura agi dans l'intérêt des médecins généralistes. Revenons sur la réunion que vous avez tenue avec le ministre de tutelle mardi. Pouvons-nous avoir quelques détails concrets sur les résultat obtenus ? La réunion tenue entre le SNMGSP et le ministre de la Santé, en présence des hauts cadres du ministère de la santé, permet d'annoncer la finalisation du régime indemnitaire des médecins généralistes annoncée par M.Ould Abbas à hauteur d'une augmentation nette des salaires de 70%. Le deuxième acquis concerne l'effet rétroactif sur quatre ans, ce qui représente 42 mois payables avant le 30 juin 2011. Le troisième point concerne l'installation d'une commission pour la prise en charge de l'épineux problème de l'article 29 du statut particulier du médecin généraliste, c'est-à-dire le passage du grade de médecin principal au grade de médecin-chef. A cet effet, et en attendant l'amendement du statut particulier qui risque de prendre beaucoup de temps, des modalités pratiques seront mises en place très rapidement pour faire passer 60% des médecins principaux au grade de médecins-chefs. Le dernier point porte sur l'installation d'une commission mixte pour prendre en charge la formation continue des médecins généralistes qui reste primordiale pour notre syndicat. La tutelle s'est engagée à mobiliser toutes les ressources nécessaires pour faire de cette formation validante une réalité. Avec l'obtention de ces acquis, pensez-vous avoir terminé votre lutte syndicale ? Les acquis obtenus pour le médecin généraliste sont importants, mais pas suffisants. Nous allons donc continuer à revendiquer tous les points susceptibles d'améliorer les conditions socioprofessionnelles pour assurer une meilleure prise en charge des patients et une réhabilitation du médecin au sein de la société.