Le Sénégal, le Ghana, l'Algérie et, à un degré moindre, l'Afrique du Sud, se les disputaient. Les heureux élus sont le Ghana (1er, 6 pts), qui a battu les Bafana-Bafana (2-1) et l'Algérie (2e, 6 pts, mais un goal-average particulier défavorable). Une victoire en trompe-l'œil contre l'Afrique du Sud, un second match perdu à l'ultime minute face au Ghana qui a mis l'EN dans une situation précaire avant ce précieux succès face au Sénégal qui a sauvé la mise. Le scénario était fou. L'équation était simple : gagner pour rester en vie dans la 30e Coupe d'Afrique des Nations. Après deux journées, l'équipe nationale est passée d'un statut de favori en force à favori en souffrance. La victoire était impérative face au Sénégal qui ne réussissait pas vraiment aux Fennecs ces dernières années. En effet, les Sénégalais n'avaient perdu qu'une seule des sept dernières rencontres qui les ont opposés à l'Algérie. C'était le 6 septembre 2008 lors des éliminatoires combinées (CAN et Coupe du Monde 2010). Depuis, l'Algérie a joué deux CAN (2010 et 2013) et deux Coupe du Monde (2010 et 2014). Parmi les onze joueurs qui étaient sur la pelouse de l'Estadio de Malabo hier soir, seul Madjid Bougherra, impliqué directement dans l'ouverture du score et auteur d'un grand match, a pu traverser le temps pour affronter, de nouveau, les Lions de Téranga. C'est pour dire que l'effectif a grandement changé, mais pas le dénouement de la partie avec les 3 points au bout. Pour ce choc dans le groupe de la mort, il ne fallait pas arriver en retard. À peine deux minutes de jeu et Sofiane Feghouli se présente seul face à Bouna Coundoul, mais rate son duel. Le Valencien venait de manquer l'occasion de lancer son équipe de la meilleure façon qui soit dans ce match capital. Si le numéro 10 a tremblé, ce n'est pas le cas de Ryad Mahrez qui a retrouvé sa place de titulaire. L'ailier de Leicester City reçoit un long ballon de son capitaine Bougherra, contrôle dans la surface et bat le portier du plat du pied (11'). Après avoir fait sauter le verrou, les Fennecs se sont mis à chercher le second but à l'image de cette frappe flottante de Soudani, qui a supplée Slimani (forfait) à la pointe de l'attaque, repoussé par le keeper adverse (20'). La première tentative sénégalaise est intervenue à la 31e minute sur un coup franc timide de Pappy Djilobodji, sans réel danger. À 10 minutes de la fin du premier acte, les lignes commençaient à s'étirer sous le coup de la chaleur et le fort taux d'humidité. Surtout côté algérien avec beaucoup de fautes commises et des errements défensif qui ont obligé M'bolhi à se déployer à trois reprises (37', 41' et 45'). Solidaires, comme l'illustre l'intervention salvatrice de Bentaleb (45', +1), les huitième-de-finalistes du Mondial laissent passer l'orage et rejoignent les vestiaires avec un précieux avantage. Après la pause, les Sénégalais sont revenus avec les mêmes intensions offensives surtout avec l'incorporation de Papiss Cissé. Sadio Mané se montrait de plus en plus dangereux alors que Carl Medjani et consorts défendaient de plus en plus bas. Le sélectionneur national réagit dans la foulée en musclant l'entre-jeu avec Medhi Lacen à la place de Brahimi (blessé à la hanche). 75e minute de jeu, l'EN passe tout près du break avec une double occasion de Taïder et Ghoulam. Ce n'est que partie remise parce qu'au bout d'une action bien construite, Nabil Bentaleb ne rate pas la cible et envoie le «Marhaba» (nom du ballon officiel) au fond des filets (83'). Bienvenu en quarts de finale. In fine, il est utile de signaler que l'équipe nationale affrontera dimanche prochain le premier du très indécis groupe «D» dont les matchs se joueront aujourd'hui. Les prochains potentiels clients de Faouzi Ghoulam et consorts sont la Guinée, le Cameroun, la Côte d'Ivoire et... le Mali. Ça promet. M. T.