La protestation contre le gaz de schiste se poursuit dans le sud du pays. Pas aussi ardente et bruyante qu'il y a quelques semaines mais elle est toujours là. Jeudi dernier, un sit-in pacifique a eu lieu à Ouargla. Plus précisément à la place dite Souk Lahdjar. Les manifestants y ont installé une tente et l'ont entourée de banderoles où est écrit «Non au gaz de schiste», «Laissez-nous vivre» et «Sit-in ouvert». Un sit-in ouvert comme mentionné sur les banderoles, et qui menace donc de s'étaler dans le temps et l'espace, pour dire le refus de toute une population, répartie à travers les différentes wilayas du sud, de croire aux déclarations rassurantes des responsables politiques, précisément celle indiquant qu'il ne s'agit nullement d'exploitation mais juste d'exploration et qu'il n'est point question d'aller loin pour cause notamment de non maîtrise des techniques exigées en la matière. Parallèlement, et c'est une première, des parlementaires s'en mêlent. Ils le font après des semaines et des mois de grande agitation et de suspens dans toute la région. Des membres de quelques partis politiques s'étaient précédemment déplacés dans la région, mais ils ont été rejetés par les habitants. En revanche, les parlementaires ont réussi à se faire accepter et ont eu quelques entretiens avec des notables. En fait, il s'agit de deux délégations et celles-ci ont travaillé séparément. La première conduite par Ahmed Saâdani, le président de la commission des Affaires économiques, de développement et de planification. La seconde par le vice-président de l'APN, Djamel Bouras. Selon l'APS, les parlementaires composant la première délégation ont travaillé, durant deux jours, soit mercredi et jeudi, sur l'avancée des projets de développement dans la région de In Salah (Tamanrasset). Ils ont insisté particulièrement sur les projets en cours dans la région de Tidikelt, après leurs échanges avec des notables et des élus locaux. A l'instar des responsables politiques, représentant l'Etat, à leur tête le P-dg par intérim de Sonatrach, Said Sahnoun, appuyé par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, les parlementaires de la commission des affaires économiques, de développement et de planification, ont assuré que «les forages actuellement menés ne le sont qu'à titre exploratoire». Par ailleurs, les mêmes parlementaires, dans la même région de Tidikelt, ont inspecté un projet de 1 600 logements sociaux, au lieudit Djoualil, ainsi que des structures de santé, dont l'hôpital de la ville et le centre d'hémodialyse. Autre localité visitée, celle de Foggaret-Ezzoua, pour voir de près le potentiel agricole qui s'étend sur une superficie de 200 hectares. Arrivés dans la daïra d'In Ghar, les hôtes de la wilaya de Tamanrasset se sont rendus dans le chantier de dédoublement de voie. L'autre délégation, conduite par le vice-président de l'APN, Djamel Bouras, s'est rapprochée des manifestants, qu'elle a réunis à l'hôtel Tidikelt, et écouté leurs préoccupations concernant l'exploitation de gaz de schiste. Elle a aussi visité les forages concernés par le projet d'exploration. A ces mêmes représentants, qui ont forcément évoqué les risques sur la santé et l'environnement, la délégation parlementaire a pris l'engagement de transmettre toutes leurs doléances au président de l'APN. K. M.