L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) entrevoit un léger rééquilibrage du marché cette année, du fait de la baisse des prix, selon un rapport mensuel publié lundi à Vienne. Toutefois, la production de brut reste structurellement excédentaire. L'organisation a relevé également que l'impact de la chute des prix commence à se faire sentir hors de l'organisation. La production des pays n'appartenant pas à l'Opep ne devrait progresser que de 0,42 million de barils par jour (mbj) cette année, contre 0,85 mbj prévu précédemment. Le même document a relevé aussi une baisse notable du nombre de forages en activité «dans les régions où le seuil de rentabilité est beaucoup plus élevé que les prix actuels du pétrole», principalement en Amérique du Nord. Le rééquilibrage attendu par l'organisation pourrait être dû aussi à la hausse de la demande mondiale de brut, laquelle devrait très légèrement s'accroître cette année à 1,17 mbj, contre 1,15 mbj précédemment. Néanmoins, selon les analystes de l'organisation, les facteurs ayant contribué à la chute des prix persistent toujours. Ainsi, le marché reste structurellement excédentaire, avec un surplus de production quotidien de l'ordre de 1 million de barils. En d'autres termes, la demande adressée à l'Opep, qui représente environ un tiers du brut mondial, doit désormais atteindre 29,2 mbj en 2015, contre 28,8 mbj dans la précédente estimation. Un chiffre qui reste largement inférieur à la production effective du cartel, qui s'est établie à 30,15 mbj en janvier, après 30,2 mbj en décembre. Il y a lieu de rappeler que l'organisation a décidé en novembre dernier de maintenir son plafond de production à 30 millions de barils par jour. Principal blocage, celui de l'Arabie saoudite qui refuse que le cartel joue les variables d'ajustement sur le marché mondial. Le premier pays producteur mondial de brut a même réaffirmé fin janvier cette position par la voix de son nouveau roi, Salmane. Sur un autre plan, l'Opep n'exclut pas un sursaut des débouchés cette année, «les prix bas étant susceptibles d'accélérer le rythme de la hausse de la demande». Côté prix, les cours du pétrole continuaient de progresser lundi matin en Asie, sous l'effet notamment d'un ralentissement de la production américaine de brut, après avoir atteint un plus bas en janvier. Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en mars s'appréciant de 65 cents à 52,34 dollars. Après une chute brutale, les prix du brut ont repris ces derniers mois environ 30% de leur prix. La reprise est due entre autres aux désinvestissements massifs qui se sont opérés au Etats-Unis, en raison de la rentabilité, ainsi que la réduction des investissements dans la production par de nombreuses multinationales. S. B./Agences