«Ce n'est pas une révolution que nous faisons dans le secteur, mais des réformes graduelles». C'est ce qu'a déclaré, hier, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, en marge de la cérémonie de commémoration du 12e anniversaire de l'assassinat de Abdelhak Benhamouda. Harcelé par la presse à propos des changements introduits dans son secteur et le délai qu'il s'est accordé pour les mener «à bon port», M. Louh a précisé que la politique de son ministère est d'introduire des réformes par étapes. Interrogé sur l'entrée en vigueur du conventionnement avec les médecins traitants, le ministre a indiqué que son lancement à partir d'une wilaya pilote, Annaba, est pour bientôt. Pour le ministre, l'opération est plus ou moins complexe. A la question de savoir si ce conventionnement, qui prévoit entre autres de faire débourser par la CNAS 250 DA pour le médecin généraliste et 500 DA pour le spécialiste, n'allait pas grever les caisses de la CNAS, Tayeb Louh s'est voulu très rassurant en indiquant que le praticien conventionné devra se soumettre à certaines conditions, dont la prescription des génériques. «Cela nous permettra de baisser la facture des importations des médicaments.» En d'autres termes, les économies faites sur les importations seront affectées pour les médecins, ce qui équivaut, donc, alourdir encore le budget de la CNAS, sachant qu'elle mettait, par ailleurs, la main à la poche pour financer les hôpitaux (forfait hôpital qui se chiffre en dizaines de milliards). A propos de la Caisse de recouvrement dont le décret a été pris il y a deux ans, M. Louh a déclaré qu'il fallait beaucoup de temps pour la mettre en place, parce qu'il est question d'adapter les agences de la CNAS à la nouvelle réglementation. «La Caisse de recouvrement sera opérationnelle dans deux ans», lancera-t-il. F. A.