La romancière Assia Djebar, décédée vendredi dernier en France à l'âge de 79 ans, a été inhumée, hier, au cimetière de Cherchell à Tipasa, en présence de ses proches, de personnalités littéraires et politiques et d'une foule nombreuse rapporte l'APS. La dépouille de la dame de lettres algérienne est arrivée, jeudi soir dernier, à l'aéroport Houari-Boumediène en provenance de Paris. Elle a été transportée au Palais de la culture à Alger où un ultime hommage lui a été rendu, avant d'être acheminée vers Cherchell, sa ville natale. Un hommage appuyé est rendu, depuis une semaine, par la presse et par un large aréopage d'intellectuels et de personnalités diverses à la grande romancière algérienne et militante des libertés que fut la défunte Assia Djebar. Près d'une centaine de personnalités du monde des arts et des lettres, dont de nombreuses femmes, avaient défilé jeudi devant la dépouille de la romancière au Palais de la culture où elle avait été transférée pour un ultime hommage. Son parcours d'écrivain, de cinéaste et d'historienne, doublé d'un engagement jamais démenti en faveur de l'émancipation de la femme était évoqué dans les titres de la presse internationale, qui ont évoqué en particulier son statut de grande personnalité du Maghreb, souvent distinguée pour ses œuvres. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a salué la mémoire de celle qui avait, écrit-il, «effleuré, avec sa plume, le summum de l'art et de la littérature auxquels elle a rendu gracieusement leurs lettres de noblesse». Pour le chef de l'Etat, Assia Djebar «a reflété avec grâce et éloquence l'image de son pays, l'Algérie, confirmant ses talents d'artiste tout au long d'un parcours caractérisé par un effort de réflexion créatrice dont les contours ont été tracés par une plume des plus fines». Dans un communiqué, la Présidence française a, elle aussi, rendu un vibrant hommage à «la femme de conviction aux identités multiples et fertiles...», qui avait été décorée de l'Ordre des arts et des lettres et de la Légion d'honneur de la République française. Le président de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd) Mohamed Abdelaziz n'était pas en reste et a salué, le talent de la regrettée. Une veillée funèbre a été organisée à la bibliothèque communale de Cherchell en présence de sa mère, de ses enfants, de ses proches, de personnalités du monde de la culture et de ses admirateurs. Figure majeure de la littérature maghrébine d'expression française, Assia Djebar prônait l'émancipation des musulmanes et le dialogue des cultures. Première femme musulmane admise à l'Ecole normale supérieure de Paris en 1955, après une khâgne au lycée Fénelon, elle est aussi la première personnalité du Maghreb élue à l'Académie française en 2005, après l'avoir été à l'Académie royale de Belgique en 1999. Une grande émotion a marqué la mise en terre de la dépouille de celle qui se distingua par son combat acharné pour les droits de l'Homme et la cause de la femme. S. B.