Invité hier par le Groupe Sonatrach, M. Thomas qui est directeur du Centre Marcellus de Pennsylvanie pour la sensibilisation et la recherche (Mcor), a indiqué que tous les pays qui souhaiteraient mener l'expérience de l'industrie du schiste, devraient faire au préalable des études d'impact environnemental basées sur des recherches scientifiques, loin de tout débat spéculatif. Des études dont les résultats devraient être publiées via les sites Internet pour permettre à la société civile de s'en informer, a t-il ajouté. Abordant le cas de l'Algérie, l'expert américain estime que l'environnement s'y prête pour aller vers «cette transition», d'autant qu'«elle dispose d'une technicité lui permettant de développer l'industrie du schiste avec des partenaires étrangers spécialisés dans le forage des puits de schiste», a t-il souligné. Toutefois, avant de trancher sur la question, les décideurs politiques, de l'avis de cet expert, devraient faire au préalable des études sur l'impact environnemental et le profit économique de cette industrie. Il est aussi question, ajoute l'expert américain, de lancer un plan de communication en direction de la population afin de l'informer sur toutes les opérations relatives à cette industrie. Prenant l'exemple des Etats-Unis, dans ce domaine, M. Thomas a fait savoir que les grandes firmes américaines lesquelles affluaient au départ pour l'exploration du schiste n'ont pas fait beaucoup de travail d'information en direction du public. Toutefois, depuis quelques temps, «elles se sont pleinement engagées dans la planification d'une stratégie de communication afin d'intégrer la population dans leur projet à travers la création d'emploi et des projets pour l'environnement», a-t-il dit. Présentant l'expérience de sa propre région, en l'occurrence la Pennsylvanie (côté est des Etats-Unis), dans l'industrie du schiste, l'expert américain a fait savoir qu'il y a de moins en moins d'impact sur l'environnement grâce au bon plan établi en termes de maîtrise de la technologie de cette industrie. Selon M. Thomas, la marge d'impact sur la contamination de l'eau et la pollution de l'atmosphère a été réduite, entre 2008 et 2010, par les compagnies activant dans cet Etat fédéral, et ce, grâce à la maîtrise de la technologie du site. «Pour plus de transparence, les contrôles sur le risque de migration du méthane dans l'eau, provoqué par la fracturation hydraulique, se fait de façon routinière et ont arrive à recycler 87% des eaux utilisés pour la fracturation», a-t-il souligné. Et de préciser que sa région a consacré 10 milliards de dollars pour la prochaine décennie afin d'adapter les installations et la technologie à cette industrie et réduire ainsi la marge de risque sur l'environnement. Quant au développement du gaz de schiste en Algérie, l'expert a affirmé qu'il «nécessite une technique d'application de technologie de recyclage similaire aux pays de l'Afrique du Sud, de l'Argentine où du Texas». Selon lui, «la technologie utilisée pour l'exploitation de ce gaz non conventionnel se ressemble dans le monde», a-t-il souligné avant d'ajouter que l 'Algérie doit absolument aller vers la diversification de son mix énergétique en y incluant toutes les potentialités existantes y compris les hydrocarbures non conventionnels, les énergies renouvelables et l'énergie nucléaire. B. A.