Le Festival national de la chanson engagée, organisé à Tiaret à l'occasion de la célébration de la Journée nationale du Chahid, a été marqué, à sa clôture, dimanche soir dernier à la Maison de la culture Ali-Maachi, par l'octroi de diplômes d'honneur aux participants qui ont souligné, lors de cette première édition, l'authenticité du patrimoine musical national ainsi que l'affirmation de la fibre patriotique des artistes présents. Des diplômes d'honneur ont été remis, au terme de cette manifestation artistique d'une semaine, aux participants qui ont exprimé leur satisfaction quant au déroulement de ce festival qui a constitué «une occasion de rencontre et d'échanges entre artistes de différentes wilayas du pays», rapporte l'APS. La cérémonie de clôture, marquée par une assistance nombreuse, a été animée par le chanteur chaâbi Abdelkader Chaou et la chanteuse Hania El Djazairia de Mostaganem dans le genre andalou. Le festival a été marqué par la participation de 25 groupes musicaux de 15 wilayas du pays, qui se sont mesurés dans plusieurs genres caractérisant la chanson algérienne dont le chaoui, l'oranais, le bédoui, le chaâbi et le tindi. Le programme de cette manifestation a comporté également deux conférences, l'une traitant de la chanson engagée donnée par l'universitaire de Tiaret Tedj Mohamed, et l'autre de la vie culturelle à Tiaret à l'époque coloniale française, animée par l'historien Amar Belkhodja. Lors de cette première édition de la manifestation, un hommage a également été rendu au martyr de la chanson engagé Ali Maâchi. Poète, compositeur et interprète, animateur de la troupe Safir ettarab, il est connu surtout pour Angham El Djazaïr (Hymnes d'Algérie) une chanson sur la beauté d'une terre et l'amour, chantée au plus fort de la Guerre de libération nationale, ou encore Nedjma wa h'la et Wassiat el goumri. Membre d'une cellule du FLN, il sera arrêté en 1958 après la découverte en son domicile d'engins explosifs. Incarcéré et torturé au centre de tri et de transit de Tiaret, il sera assassiné avec deux autres chouhada, Mohamed Djahlane et Djilali Bensotra. L'historien Amar Belkhodja, qui a consacré un ouvrage à Ali Maâchi souligne : «Ali Maâchi, poète combattant, a été arrêté par les forces coloniales. Il a été assassiné le 8 juin 1958, avec deux autres camarades à l'entrée des Pins, non loin de son quartier selon la méthode ‘‘corvée de bois''. Ses bourreaux utilisèrent des allonges -des crochets de boucherie- pour le suspendre par les pieds à un platane de la place Carnot actuellement place des Martyrs.» En marge du festival, la Maison de la culture de Tiaret a également accueilli une table ronde sur l'«Histoire du mouvement national», la projection d'un documentaire, et des représentations théâtrales et des chants patriotiques ont eu lieu au niveau des résidences universitaires. S. B./APS