La place des martyrs (ex-place Carnot), située en plein centre de la ville de Tiaret, a abrité jeudi une cérémonie marquant la célébration de la journée nationale de l'artiste, coïncidant avec l'assassinat du chantre de la révolution, le chahid Ali Maâchi, survenu le 8 juin 1958. Autorités locales, moudjahidine et figures de la scène culturelle locale se sont retrouvés sur cette place, où ils ont pris part à la levée des couleurs nationales avant de réciter la Fatiha à la mémoire des martyrs de la Révolution. Les convives ont été conviés ensuite à une réception marquée notamment par la présence d'anciens compagnons du chahid et des dirigeants et joueurs de la JSM Tiaret, qui vient d'accéder en deuxième division de football. Plusieurs manifestations sportives et culturelles ont été mises sur pied à cette occasion, ainsi qu'une exhibition de jeux de fantasia. Des conférences seront données sur la vie, l'£uvre et le martyr Ali Maâchi. Poète, compositeur et interprète, Ali Maachi, animateur de la troupe "Safir ettarab", est connu surtout pour "Angham El Djazaïr" (Hymnes d'Algérie), une chanson sur la beauté d'une terre et l'amour, chantée au plus fort de la guerre de libération nationale ou encore "Nedjma Wa Hlal" et de "Wassiat el goumri". Membre d'une cellule du FLN, il sera arrêté en 1958 après la découverte en son domicile d'engins explosifs. Incarcéré et torturé au centre de tri et de transit de Tiaret, il sera assassiné avec deux autres chouhada Mohamed Djahlane et Djilali Bensotra. L'historien Amar Belkhodja, sur les circonstances de la mort du chahid, écrit : "Ali Maâchi, poète combattant, a été arrêté par les forces coloniales. Il a été assassiné le 8 juin 1958, avec deux autres camarades à l'entrée des Pins, non loin de son quartier selon la méthode +corvée de bois+. Ses bourreaux utilisèrent des allonges -des crochets de boucherie- pour le suspendre par les pieds à un platane de la place Carnot actuellement place des Martyrs".