Une fusillade a fait au moins cinq morts et huit blessés, dans la nuit du vendredi à hier, au plein cœur de Bamako, ont affirmé les autorités maliennes dans un communiqué. «Le gouvernement du Mali porte à la connaissance de l'opinion nationale et internationale qu'un acte criminel et terroriste a été perpétré dans la ville de Bamako, dans la nuit du 6 au 7 mars 2015», a indiqué le communiqué du gouvernement malien. Parmi les victimes figurent trois maliens, un français et un belge. Des ressortissants suisses ont aussi été blessés, lors de l'attaque qui a ciblé un restaurant (La Terrasse), situé dans un quartier fréquenté par des étrangers. Ces derniers sont des experts en munitions, alors que le Belge tué était un officier de sécurité de la délégation de l'Union européenne au Mali. Les autorités helvétiques ont affirmé qu'une ressortissante suisse a été grièvement touchée par les tirs qui ont commencé, selon plusieurs sources, à l'extérieur du restaurant. Deux des trois victimes maliennes ont d'ailleurs été tuées à quelque dizaine de mètres de cet établissement, ont précisé les médias locaux. L'attaque n'a pas été revendiquée, mais deux suspects ont été appréhendés et sont actuellement interrogés par la police malienne, ont indiqué des sources policières, précisant que des «informations intéressantes» sont en train d'être collectées pour arrêter les commanditaires de cette fusillade, la première à viser des étranger au cœur de la capitale Bamako. Aucune information exacte n'a été donnée sur le nombre de personnes qui ont commis cette attaque. Certaines sources affirment qu'il y avait un seul tireur, tandis que d'autres parlent de trois assaillants, dont une femme qui aurait pénétré avec des hommes à l'intérieur du restaurant et commencé à tirer à l'arme lourde sur les clients. Le troisième homme était resté dehors, selon les mêmes sources, pour surveiller les lieux. Selon le quotidien privé Le Combat, «les assaillants ont pu s'enfuir dans une Mercedes noire et une BMW, avant l'arriver de la police sur les lieux». Des sources diplomatiques évoquent la piste d'un crime contre la présence des étrangers au Mali. «Ils auraient crié ‘'mort aux blancs'' en rentrant dans le restaurant (...) Ca fait penser à un attentat contre la présence des Européens. Puis ils auraient visé le Français», a affirmé une source diplomatique, sous-couvert d'anonymat. Les autorités françaises ont affirmé que leur ambassade à Bamako «a constitué une cellule de crise, averti les Français dès cette nuit et renforcé la sécurité de nos implantations en liaison avec les autorités maliennes». Le Président français a dénoncé cette attaque qu'il a qualifiée de «lâche». Le Président malien a réuni, quant à lui, le Conseil de défense pour évaluer la situation et décider de la suite à donner à cette attaque qui intervient, précisons-le, dans un contexte très difficile au Mali. En effet, l'attentat de Bamako a été commis une semaine seulement après la signature de l'Accord de paix et de réconciliation d'Alger, en attendant le paraphe de la Coordination des mouvements de l'Azawad qui avait réclamé un délai de quelques jours avant d'apposer sa signature sur ce document. L'Algérie, chef de file de la médiation internationale pour le règlement de la crise malienne, a dénoncé aussi cette attaque. «Nous condamnons avec force, le lâche attentat perpétré dans la nuit du vendredi à samedi contre les clients paisibles d'un restaurant de Bamako», a indiqué le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Abdelaziz-Benali Chérif, dans un communiqué. «Cet acte ignoble intervient à un moment où l'ensemble du peuple malien a montré à travers ses mandants à Alger son attachement au dialogue et à la paix en s'engageant résolument sur la voie de l'entente et de la réconciliation», a-t-il ajouté. Les Etats-Unis ont aussi réagi à cet attentat, via le secrétaire d'Etat John Kerry. La Mission de maintien de la paix onusienne (Minusma) a également condamné l'attaque de Bamako. L. M.