Cuba a estimé «arbitraire et agressive» la décision du président américain Barack Obama de sanctionner des responsables vénézuéliens accusés de «violations des droits de l'Homme». C'est la première critique publique de La Havane envers les Etats-Unis, avec lesquels les relations sont rétablies depuis décembre. «Cuba a pris connaissance du décret arbitraire et agressif émis par le président des Etats-Unis contre le gouvernement de la République bolivarienne du Venezuela, qui qualifie ce pays de menace à sa sécurité nationale, en représailles aux mesures adoptées en défense de sa souveraineté face à l'ingérence d'autorités gouvernementales et du Congrès américain», souligne un texte signé par le gouvernement de Cuba et publié dans les médias locaux. Cuba et le Venezuela entretiennent des relations privilégiées, les deux pays ont été souvent dans le collimateur Des Etats-Unis en raison de leur politique anti-impérialiste. Le président du Venezuela, Nicolas Maduro, avait qualifié de «coup le plus agressif, injuste et néfaste jamais donné contre le Venezuela» l'annonce par les Etats-Unis de sanctions contre des responsables vénézuéliens. Dans un discours retransmis à la radio et la télévision, le président du Venezuela qui n'est pas dans les bonnes grâces de Washington s'est adressé directement à ses détracteurs : «Vous n'avez pas le droit de nous agresser et de déclarer que le Venezuela est une menace pour le peuple des Etats-Unis, la menace pour le peuple américain, c'est vous», a-t-il affirmé. Maduro a demandé à l'Assemblée nationale de son pays de lui accorder des pouvoirs spéciaux afin de réagir à cette agression qualifiée «d'impérialiste» dont les Etats-Unis sont coutumiers envers Caracas. La tension est montée d'un cran lundi entre Caracas et Washington après l'annonce de sanctions américaines contre des responsables vénézuéliens. Ce qui a entraîné le rappel immédiat du plus haut représentant diplomatique vénézuélien aux Etats-Unis. Les relations entre le Venezuela et les Etats-Unis se caractérisent par une tension quasi-permanente. Washington s'ingère souvent dans les affaires de ce pays qui n'a jamais abdiqué face à la volonté de suprématie des Etats-Unis en Amérique du Sud. Le défunt Ugo Chavez, dont le successeur, l'actuel Président, poursuit la même politique avait souvent été critique vis-à-vis de l'interventionnisme américain. Les deux pays n'ont plus d'ambassadeurs respectifs depuis 2010. M. B. /Agences