Tewfik Makhloufi va-t-il vivre rentier sur la médaille d'or décrochée à Londres ? Cela risquerait d'être le cas dans la mesure où depuis l'été 2012 s'il n'a pas brillé d'abord par son absence, il se rappelle au bon souvenir des Algériens via les médias où il semble aller de polémique en polémique et donc bien loin d'exploits sportifs desquels il devrait être comptable eu égard au grand effort d'investissement consenti par l'Algérie pour lui. Après avoir lancé un pavé dans la mare en dénonçant nommément le blocage de sa situation par le ministre des Sports alors qu'unilatéralement il avait décidé sans en informer les instances sportives nationales de l'élaboration d'un programme de préparation et du changement de lieu même où il devait matérialiser cette préparation ce qui, logiquement, ne lui incombe pas, l'athlète semble revenir à de meilleurs sentiments même s'il continue de nourrir de l'assentiment à l'endroit du ministre dont il met en doute les propos que celui-ci avait tenu en réponse au tissu de vérités ou contre-vérités, allez savoir, faites récemment à un confrère. Cette affaire aura quand même le mérite de souligner les non-dits dans une discipline dont la descente aux enfers ne s'arrête pas même si de temps à autre une victoire aussi insignifiante serait-elle parce qu'acquise dans une parodie de compétition arabe permet aux responsables nationaux de la fédération de reprendre du poil de la bête non pas en conquérants sur la scène sportive, mais en faisant encore plus dans la duplicité, une gestion au petit-bonheur la chance et surtout des engagements pour ne pas dire des promesses qui n'engagent en fait que les crédules qui y croient. Quoiqu'il en soit dans tout cet embrouillamini, les uns et les autres, c'est-à-dire aussi bien les responsables de la Fédération d'athlétisme, les athlètes et dans le cas de figure présent Tewfik Makhloufi et bien entendu la tutelle en l'occurrence le ministère des Sports sont mis en demeure d'aller à Canossa à partir de cet été. C'est-à-dire pour le Championnat du Monde non pas pour honorer à travers un exploit sportif, voire une bonne participation le pays, mais surtout pour apporter la preuve que tout le folklore auquel les Algériens ont été obligés de vivre à leur corps défendant soit oublié. Ce n'est qu'à partir de tout cela que le médaillé d'or de Londres pourra, si tant est qu'il reste ou soit dans une forme qui lui permette d'assurer les minima en pareille circonstance. En fait, trois ans après «l'exploit» réalisé dans la capitale anglaise, il nous parait relever du doute le plus sérieux que Tewfik Makhloufi puisse encore faire partie du gotha mondial sur les distances sur lesquelles il est réputé spécialisé à savoir le 800 et le 1 500m. Il ne s'agit pas là d'un procès d'intention, mais de ce qui devrait être une réalité vérifiable dans ce qui s'est passé en d'autres temps et sous d'autres cieux. Nous en donnons pour exemple le formidable exploit réalisé par Bob Beamon à Mexico en saut en longueur. Un exploit alors réputé mythologique et qui l'aura effectivement été puisqu'un quart de siècle plus tard il n'était toujours pas égalé et encore moins battu. Quant à Bob Beamon, il ne sera connu que pour ce saut parce qu'il tombera rapidement dans le plus grand anonymat. Cela risquera d'être le cas de Makhloufi. A. L.