Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a reçu hier à Alger, son homologue malien Ibrahim Boubacar Keïta, qui effectue une visite d'Etat en Algérie. L'audience s'est déroulée en présence du président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, du ministre d'Etat, directeur de Cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, du ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, du ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb et du ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel. Le président Ibrahim Boubacar Keïta avait entamé dimanche sa seconde visite d'Etat à Alger. Cette visite survient quelques jours après le paraphe par Bamako de l'accord de paix avec la rébellion à dominante touareg. La visite a été l'occasion pour le chef de l'Etat malien «de se concerter sur plusieurs questions d'intérêt commun, dont celles liées à la paix, la sécurité et la coopération dans la zone sahélo-saharienne en particulier l'aboutissement de la médiation conduite par l'Algérie pour la restauration de la paix au Nord-Mali», selon un communiqué de la Présidence. La médiation internationale conduite par l'Algérie a abouti le 1er mars à un accord de paix entre le gouvernement malien et des groupes armés du nord du pays. La Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) a souhaité une renégociation de cet accord lors d'une rencontre mardi dans son fief de Kidal (nord-est du Mali) avec une délégation de diplomates occidentaux et africains accrédités à Bamako. Elle leur a présenté par écrit une série de «points essentiels à introduire» dans le texte, selon ce document. Parmi les principales revendications figurent la «reconnaissance officielle de l'Azawad comme une entité géographique, politique et juridique», référence à l'appellation du Nord-Mali par les rebelles, la création d'une assemblée interrégionale couvrant cette zone et un quota de «80% de ressortissants de l'Azawad» dans les forces de sécurité. Mercredi passé, la médiation internationale a néanmoins précisé que «la procédure du paraphe engagée à Alger le 1er mars signifie bien que la négociation est parachevée», soulignant que «l'accord n'a pas la prétention de résoudre à la fois et dans l'immédiat tous les problèmes posés». Par ailleurs, les relations entre l'Algérie et le Mali ont gagné en intensité au cours de ces dernières années, et ont été marquées par la volonté affichée de part et d'autre d'aller de l'avant dans leur renforcement et leur diversification. La visite s'inscrit dans «une tradition séculaire de liens de fraternité, de solidarité et de bon voisinage entre les peuples algérien et malien» et permet aux deux parties de «dynamiser la coopération et les échanges entre les deux pays dans tous les domaines offrant des opportunités». L'évolution des relations entre les deux pays a été marquée par l'échange de visites de responsables de haut niveau, ce qui a permis de consolider et de renforcer encore davantage ces relations qualifiées d'«excellentes» par Alger et Bamako. Lors de sa précédente visite en janvier 2014 en Algérie, les deux pays avaient décidé de créer de nouveaux mécanismes à même de renforcer davantage la coopération bilatérale. Les chefs d'Etat des deux pays avaient souligné, également, la nécessité de renforcer la coopération algéro-malienne par la création d'un comité bilatéral sur le Nord, qui se réunirait une fois par mois pour suivre la mise en œuvre des décisions en vue du règlement pacifique du problème du Nord-Mali. Ils avaient convenu également de l'élaboration et de la mise en œuvre d'arrangements de sécurité commune, prenant en considération le renforcement de la coopération militaire, sécuritaire et la lutte contre le terrorisme et les trafics en tout genre. Il a été question aussi de la mise en place d'un «programme spécial» de développement économique des régions du Nord et des zones frontalières des deux pays et de réaliser «un programme spécial d'appui humanitaire au bénéfice notamment des populations affectées des régions des deux pays». A. E./Agences