Le chiffre d'affaires réalisé en 2014 par la Caisse nationale de mutualité agricole (Cnma) s'est élevé à 4 milliards de dinars, soit une progression de 10% par rapport à l'exercice précédent. Un résultat positif mais qui, selon Chérif Benhabilès directeur général de la Cnma, reste encore en deçà des potentialités de la caisse car elle peut facilement le multiplier (le chiffre d'affaires) par 10, voire même par 20. Toujours à propos du bilan d'exercice, ce dernier qui était hier l'invité du Forum du quotidien national El Moudjahid, a tenu a rappelé à l'assistance qu'entre 2004 et 2014 le taux de progression cumulé avoisine les 600%. «Pour ces quatre dernières années, le chiffre d'affaires a évolué de 18%», a précisé M. Benhabilès Chérif. Par rapport au marché national des assurances, estimé à 110 milliards de dinars la contribution de l'assurance agricole n'est que de 4 milliards de dinars. «Une participation encore faible au vu de la potentialité de souscription aux multiples produis d'assurances que propose la Cnma», a déploré l'invité du forum. Et pourtant la Cnma détient 80 % du marché des assurances agricoles. Ce qui porte à croire que les gens de la terre n'affichent pas un très grand engouement à souscrire une assurance pour leurs activités. «Pour changer cette tendance il nous faudra encore plus convaincre les agriculteurs sur l'intérêt de souscrire une assurance. Pour ce faire, nous comptons former encore plus de personnel. Chose qui vient d'être mise en place dans la mesure où nous avons décidé de consacrer 12% de notre chiffre d'affaires à la formation», a indiqué Benhabilès. Comme ce dernier a tenu à faire savoir que la Caisse veut s'impliquer davantage. «Et pour preuve : nous avons, en 2014, ouvert plus de 120 nouvelles agences à travers tout le territoire national», a-t-il indiqué. Concernant le faible engouement des agriculteurs à souscrire une assurance, ce responsable a expliqué que la Caisse a mis sur pied une stratégie qui puisse changer cette tendance. «Elle repose sur une plus large vulgarisation», a-t-il fait savoir. A la question de la Tribune de savoir si ce faible engouement des agriculteurs n'était pas dû en partie au faible remboursement des sinistres, Benhabilès a répondu : «Nos tarifs sont des plus raisonnables.» Et pour mieux convaincre il a cité le cas des éleveurs bovins ayant contracté une assurance risque de perte de bêtes et dont le cheptel est mort de fièvre aphteuse. «Tous les éleveurs concernés ont été indemnisés à raisons de 250 000 DA par bête perdue et dans un délai ne dépassant pas les 15 jours», a lancé le DG. Ce dernier a aussi tenu à rappeler, à propos du faible engouement, que «l'assurance agricole est un élément déterminant dans le domaine du développement de notre agriculture, c'est pourquoi nous nous fixons comme objectif d'augmenter le nombre de souscripteurs d'assurances». Selon la Chambre nationale de l'agriculture le nombre d'agriculteurs et d'éleveurs recensés est de 1 200 000 alors que le nombre de souscripteurs ne dépassait les 200 000 à la fin de l'année écoulée. Un écart que compte diminuer la Cnma. «Un chantier qui n'est pas du seul ressort de la Cnma, dans lequel doivent intervenir toutes les parties prenantes», a conclu Chérif Benhabilès. Z. A.