Photo : Riad Par Bilal Larbi Les journées internationales du film court métrage abritées par la ville de Blida depuis le 23 du mois courant se sont achevées hier. Une semaine durant, le théâtre Mohamed Touri a vibré au rythme des projections et des débats passionnés après une très longue période durant laquelle les cinéphiles n'ont eu droit à la moindre projection dans cette salle. C'est d'ailleurs ce que confirmera le directeur de la culture de la wilaya de Blida, M. Samadi, lors de son discours de clôture. Il affirmera que la salle en question n'a pas connu de projection depuis l'année 1988 ! Un record pour une ville située aux portes de la capitale et dont le passé culturel ne peut être contesté. Selon les organisateurs, les journées en question ont été une réussite en tous points de vue. Priés de donner leur impression sur le déroulement de ces journées, les réalisateurs ont été unanimes pour dire que l'échange d'expérience et le fait de se frotter à autrui leur a été plus que bénéfique. Le seul point négatif (à ce sujet, l'unanimité a été totale) relevé lors de cette manifestation a incontestablement trait à l'absence du public. «Vous savez, parler du public dans une salle de cinéma, c'est un peu comme parler du public dans une rencontre de football. Lorsqu'un joueur joue devant des gradins vides, cela ne peut que se répercuter sur sa motivation. S'agissant des films, le réalisateur et les acteurs ayant pris part au film (souvent, ils sont présents lors de la projection) aimeraient bien sûr être encouragés, orientés…. En outre, les remarques qui leur sont faites lors des débats ne peuvent que les aider à s'améliorer et à se perfectionner. «Pour en revenir à votre question relative au peu d'engouement des gens lors de ces journées, je vous dirais que cela ne m'a personnellement pas surpris dans la mesure où j'ai remarqué la même chose à Oran, Taghit et bien d'autres endroits», nous dira un confrère habitué à ce genre d'évènement (depuis 1992, il ne rate pratiquement aucun rendez-vous nous a-t-il affirmé), imputant cet état de fait à l'absence de culture cinématographique chez le public algérien. Pour Rachid Dechemi, manager de la société ISSER Arts Prod Cinéma et communication, organisatrice de cette manifestation, ces journées sont en quelque sorte les prémices à la future manifestation, plus importante, laquelle a trait à l'organisation d'un festival annuel du cinéma à Chréa et ce, dès l'année prochaine. «Lors d'une excursion, Chréa a subjugué plus d'un. Je suis certain que le volet touristique et économique de cette région ne pourra que bien se porter à la faveur de cet important rendez-vous qui deviendra désormais annuel», tiendra à signaler notre interlocuteur. Pour sa part, Lamine Mahieddine, travaillant au sein de la direction artistique du doublage, lancera un appel aux responsables ayant à charge le volet culturel en Algérie afin qu'ils encouragent de telles rencontres «car c'est là le seul moyen à même de faire ressusciter l'engouement pour le 7ème art dans notre pays». «Les jeunes cinéastes ne pourront que tirer profit de rencontres pareilles, ajoutera-t-il, mettant l'accent sur la nécessité de réhabiliter les ciné-clubs afin de faire ancrer le réflexe consistant d'aller au cinéma ou, tout au moins, de regarder un film. Rendez-vous donc est pris pour l'année prochaine à Chréa à l'occasion du futur festival du film dont on dit d'ores et déjà qu'il sera grandiose.