Devenu obsolète par rapport à l'évolution du marché algérien, le cadre juridique régissant l'activité boursière en Algérie sera révisé avant la fin de l'année 2015. Selon le président de la Commission d'organisation et de surveillance des opérations en Bourse (Cosob), Abdelhakim Berrah, cette révision vise avant tout à réanimer la Bourse d'Alger. Ce dernier, qui s'exprimait en marge d'une journée d'information sur le processus d'introduction en Bourse tenue mercredi dernier à Alger, a précisé que «si tout marche bien, les nouveaux textes seront prêts avant la fin de l'année». Ce dernier a, par ailleurs, expliqué que cette réforme prévoit, notamment, des mesures incitatives au profit des entreprises, dans le but de les inciter à recourir davantage à la Bourse d'Alger qui «se présente comme l'une des alternatives de financement de leurs activités à même de permettre de réduire la pression sur les crédits bancaires». Il a également annoncé que des allégements fiscaux ainsi que la prise en charge d'une partie des frais de leur introduction sont prévus dans le nouveau cadre juridique au profit des sociétés voulant s'introduire en Bourse. «Le marché évolue très vite. Il faut, donc, mettre des mécanismes qui offrent plus de souplesse et qui favorisent le développement de notre place boursière», explique le responsable. «Les modifications porteront également sur la densification du contrôle, l'obligation d'information sur les performances des sociétés cotées et le durcissement des sanctions pour le non-respect de la réglementation», ajoutera-t-il. Concernant les Intermédiaires en opérations de Bourse (IOB), le président de la Cosob rappellera que leurs missions doivent s'inscrire dans une démarche «proactive» et qu'ils doivent assurer pleinement leur rôle d'incitateurs des sociétés à l'introduction en Bourse. Interrogé sur les entrées prochaines en Bourse des entreprises publiques, M. Berrah a indiqué que leurs dossiers sont toujours en cours d'étude. Le Conseil des participations de l'Etat (CPE) a donné, en 2013, son feu vert à huit entreprises publiques pour l'ouverture ou l'augmentation de leurs capitaux. Il s'agit de la banque publique Crédit populaire d'Algérie (CPA), trois cimenteries publiques relevant du Groupe industriel des ciments d'Algérie (Gica), la compagnie d'assurance Caar, Cosider Carrières (filiale du groupe public Cosider), l'entreprise Hydro-aménagement et de l'opérateur public de téléphonie mobile Mobilis. A propos de ces huit candidatures, le premier responsable de la Cosob dira que si son institution arrive «à introduire trois entreprises parmi les huit concernées avant la fin 2015, nous serons très satisfaits». Il expliquera que le processus diffère d'une entreprise à une autre selon sa nature en raison, notamment de la complexité d'évaluation de certains types de sociétés. Dans ce contexte, M. Berrah a insisté sur le fait que les entreprises publiques sont soumises à une réglementation spécifique les obligeant, entre autres, à passer par des appels d'offres pour le choix de leurs accompagnateurs, ce qui rend le processus plus long. Toujours à propos de l'introduction en Bourse d'entreprises publiques, il a précisé que «l'objectif des pouvoirs publics à travers l'introduction en Bourse des entreprises publiques n'était pas de répondre à un besoin de financement, mais plutôt de moderniser leurs modes de management (comptabilité conforme, business plan...) et assurer, ainsi, leur pérennité». Quant à la question de savoir si des entreprises privées avaient manifesté leur intention d'introduction en Bourse, le responsable a fait savoir que la Cosob n'a reçu aucun dossier d'introduction en bourse, mais précise qu'au moins cinq entreprises préparent activement leur introduction. La Cosob s'attend, dans le même sillage, à la multiplication des demandes d'introduction dans les prochaines années sous l'effet de la tendance actuelle visant à orienter le financement des entreprises vers le marché financier au lieu du Trésor public. Z. A.