Huit entreprises publiques seront introduites en Bourse en 2015 après la validation du Conseil de participation de l'Etat, a indiqué mercredi à Alger le président de la Commission de surveillance des opérations de Bourse (COSOB), Abdelhakim Berrah. Ces entreprises, le Crédit populaire d'Algérie (CPA), les trois cimenteries publiques relevant du groupe industriel des ciments d'Algérie (GICA), la compagnie d'assurance CAAR, COSIDER Carrières, filiale du groupe public du BTPH COSIDER, l'entreprise Hydro-aménagement et enfin l'opérateur historique de téléphonie mobile Mobilis, devaient initialement proposer leurs actions au public au deuxième trimestre 2014. "Ces entreprises sont actuellement en train de se préparer. Une fois qu'elles termineront leur processus d'introduction, elles vont déposer leurs dossiers", a-t-il dit. "Pour les entreprises publiques, cela va être à mon avis en 2015", a-t-il précisé. Actuellement, aucune entreprise n'a déposé son dossier, elles se préparent dans cette perspective, a-t-il souligné, faisant remarquer que les entreprises privées sont, en revanche, à un stade très avancé dans leur processus d'introduction en bourse qui "est très possible en 2014". Selon Abdelhakim Berrah, cette année, il y aura peut-être des emprunts obligataires qui seront lancés. La Bourse d'Alger compte actuellement quatre titres cotés sur le marché à savoir ceux de la chaîne EGH El Aurassi, du groupe Saidal, d'Alliance Assurance et de NCA Rouïba. Interrogé sur un éventuel retrait de la bourse d'Alliance assurances comme annoncé par le PDG de cette compagnie, Hassen Khelifati, le président de la COSOB s'est contenté d'affirmer que "cette pratique existe de par le monde". Le PDG d'Alliance Assurance avait indiqué dernièrement que le retrait de la Bourse d'Alger fait partie des options envisagées par sa compagnie en raison de l'inadéquation de la santé financière de son entreprise avec la valeur de son titre sur le marché boursier car le titre baisse alors que l'entreprise réalise de bonnes résultats. Nécessité d'inciter les entreprises à s'introduire en bourse Le président de la COSOB mis l'accent, à ce titre, sur la nécessité d'inciter les détenteurs de titres à ne pas céder leurs actions toute en impulsant une véritable politique de dividendes. En dépit des améliorations opérées à travers l'amendement du règlement général de la Bourse d'Alger, cette Bourse créée en 1997, demeure la plus petite place boursière de la région MENA, avec une capitalisation inférieure à 0,1% du PIB algérien. M. Berrah a imputé cette situation aux entraves liées à l'absence de cette culture chez les managers, le manque de transparence ainsi que la taille et le statut juridique de ces entreprises. "Une introduction en bourse nécessite plus de transparence qui n'existe pas encore chez les PME. La majorité d'elles sont des entreprises familiales", a expliqué ce même responsable. Il a estimé, en outre, que les managers ne craignent pas cette transparence (un business plan clair, la diffusion d'informations sur la gestion) mais plutôt ils ne savent pas ce qu'elle induit. Il a souligné dans ce sens l'importance d'assurer la pérennité des entreprises par une bonne gouvernance, invitant tous les intervenants du secteur à déployer plus d'efforts pour inciter ces entreprises à entrer en bourse notamment en matière de communication. De son côté, Zaïm Bensaci, président du Conseil national consultatif (CNC) de la PME, a estimé qu'"il reste un travail de structure mentale à effectuer en premier car nous n'avons pas encore une culture de la Bourse". Selon ce responsable, "nous n'avons pas assez de PME pour constituer une véritable Bourse".