Ce sont des maladies chroniques dont nous entendons parler avec étonnement tant elles sont peu fréquentes. Ces pathologies touchant les intestins ne sont en effet pas connues du grand public. Elles sont diagnostiquées, alors que la corporation médicale peine à les prendre en charge avec le peu de moyens dont dispose le secteur pour l'accès aux soins, tous types de maladies confondues. Sans être une maladie rare, la maladie cœliaque possède une prévalence qui varie d'un continent à un autre et d'un pays à un autre, les populations d'Amérique du Nord semblant les moins prédisposées génétiquement si l'on s'en tient aux chiffres (un cas sur 5 000). Elle varie même d'une région à une autre dans un même pays selon des études effectuées par des chercheurs. Au-delà du diagnostic (qui, soit dit en passant, reste difficile à faire, les symptômes pouvant renvoyer à d'autres affections), des causes, des complications et de la démarche à suivre, on en vient forcément à l'effort qui reste à faire pour améliorer la qualité de vie des personnes affectées par cette maladie, celle-ci répondant à une prise en charge typique qui doit passer par l'élimination de l'élément incriminé (les causes de l'intolérance ne sont pas connues) qui est le gluten. Sauf que cette solution (l'unique actuellement) possède un coût lorsque les produits indispensables sont disponibles. Un coût très élevé qui est déploré par les associations des patients cœliaques, celles-ci devant s'entraider et se prendre elles-mêmes en charge aussi bien par des contacts directs qu'à travers les réseaux sociaux. Une manière d'investir un terrain ignoré par les pouvoirs publics, cette frange de la population ne rencontrant aucune aide en mesure de lui permettre d'accéder à des produits sans gluten à des prix abordables. Pathologie rare quant à elle, la maladie de Crohn continue à susciter l'inquiétude tant sa prise en charge reste aléatoire. Pour preuves, ces nombreux forums où des personnes atteintes de cette inflammation chronique font part de leur désarroi quant à l'inefficacité des médicaments disponibles dans nos officines. Des appels de détresse sont lancés ici et là ce qui donne lieu à la création de réseaux d'aide pour l'acheminement de thérapeutiques inexistantes dans nos pharmacies. D'autant plus que, si elle n'est pas traitée, cette affection peut conduire à des complications graves qui peuvent, parfois, entraîner la mort. Il est déplorable que des médicaments vitaux fassent encore défaut, cette question ne semble pas interpeller les autorités sanitaires qui hésitent encore à faire des choix essentiels. R. M.