Le directeur de l'urbanisme et de l'architecture au ministère de l'Habitat, Wahid Temmar, a indiqué, hier sur les ondes de la Chaîne 3, qu'il existe 190 000 constructions inachevées à travers le pays. «Nous trouvons anormales que dans une construction R3, un rez-de-chaussée est achevé et louer à des commerçants, alors que les étages sont abandonnés, il faut au moins terminer la façade.» Le représentant du ministère de l'Habitat a annoncé que des mesures radicales vont être appliquées à l'encontre de leurs propriétaires. Ces derniers seront verbalisés plus sévèrement et les registres de commerce ne leur seront plus renouvelés. Les amendes contres les constructions anarchiques restent «faibles» par rapport à l'infraction commise a-t-il précisé, affirmant qu'il y aura un durcissement des amendes. En ce qui concerne les constructions érigées sur des terrains publics, des terres agricoles ou bien attentant à l'environnement, il n'y a pas d'autre choix que la démolition a expliqué le même responsable. Selon M. Temmar, il faut impérativement renforcer le contrôle, «les agents communaux doivent être sur le terrain, la police de l'urbanisme aussi. On va agir en brigades, il faut être sur le terrain H24. Le contrôle constitue le maillon faible malheureusement». Il ajoute, à cet effet, que des contacts sont en cours avec le ministère de l'Intérieur pour réintroduire les groupements de police de l'environnement. D'autre part, M. Temmar a appelé à la révision de la loi sur l'urbanisme datant de 1985. «Nous avons une seul loi, celle-ci a été modifiée en 2003 suite au séisme, mais le fond n'a pas été touché», a-t-il expliqué, ajoutant que la loi a été faite dans des conditions particulières, mais aujourd'hui «les données ont changé, on parle actuellement des ville intelligente, de l'écologie. Cette loi doit être révisée pour respecter les règles de l'urbanisme». M. Temmar a dressé un tableau noir sur l'état de l'urbanisme dans notre pays affirmant que «le constat est amer». L'invité dira aussi que «nous avons constaté au niveau de nos villes et boulevards que l'état d'inachevé est devenu général. Pourquoi des citoyens qui ont un acte de propriété se retrouvent presque dans l'illégalité ?», s'est-il interrogé. En ce qui concerne le permis de construire, le responsable a indiqué qu'il existe une lenteur considérable dans le traitement du dossier. Il fait savoir d'autre part que «le délai de délivrance du permis de construire était de trois à quatre mois, alors qu'aujourd'hui le délai est de vingt jours seulement et cela par instruction du premier magistrat du pays». M. Temmar a indiqué également que plusieurs mesures d'allégements du dossier ont été prises. «Nous avons procédé à la réduction des délais. Le contenu du dossier était très lourds aussi, on demandait dix documents pour un dossier, actuellement on est revenu à cinq documents.» Il a révélé aussi que les citoyens peuvent formuler des recours en cas de refus ou lenteur dans la délivrance du permis de construire. Le citoyen a droit à des explications en cas de rejet de sa demande d'obtention de permis de construire. M. Temmar s'est exprimé aussi sur le certificat d'urbanisme, estimant qu'il ne faut plus être propriétaire pour demander ce certificat, ou une fiche d'information, cette mesure a été prise pour permettre aux citoyens de connaître les méthodes de construction. Concernant la préservation du vieux bâti, il dira qu'il faut créer une agence de réhabilitation, il n'y a aucune loi sur la préservation du vieux bâti, il y a un seul décret de 1983 qui définit la préservation du vieux bâti. A. K.