L'Etat a mis en place tous les moyens pour accompagner les services de la commune dans cette opération, selon M.Naït Saâda. Le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme lancera prochainement une opération de recensement des constructions inachevées à l'échelle nationale. «Nous sommes en train de recenser tous les cas d'espèce qui peuvent se poser. Une instruction ministérielle sera donnée incessamment à cet effet», a annoncé, hier, Makhlouf Naït Saâda, directeur de l'urbanisme au département de Noureddine Moussa. Il s'exprimait lors d'une table ronde organisée au centre de presse d'El Moudjahid sur ce dossier et sur l'applicabilité du décret exécutif du 6 mai 2009, concernant l'achèvement de ce type de construction. L'Etat a mis en place tous les moyens humains pour accompagner les services de la commune dans cette opération, a affirmé M.Naït Saâda qui ajoute aussi que les différents dossiers seront traités au niveau de chaque daïra. Selon les statistiques du Collège national des experts architectes (Cnea), près de 1.175.000 bâtis sont inachevés à l'échelle nationale. La nouvelle loi du 20 juillet 2008 fixant les règles de mise en conformité des constructions et de leur parachèvement est promulguée donc pour faire face à ce phénomène qui «nécessite une thérapie urbanistique», selon le ministre de l'Habitat, Noureddine Moussa. Cependant, ce texte de loi est critiqué par les professionnels du domaine. Le professeur Abdelkrim Chelghoum, spécialiste en génie sismique estime que la loi en question «est nécessaire mais incomplète». «Elle aurait du reposer sur le socle de la cartographie des risques. Il faut donc une classification des zones où sont érigées des constructions à haut risque», précise-t-il. M.Chelghoum tire ainsi la sonnette d'alarme sur le risque qui peut en découler. «On ne peut pas construire sur n'importe quel terrain. Il faut exclure les agglomérations à haut risque», souligne-t-il et suggère de s'organiser sous forme de cabinet pour faire face à cet enjeu. Le président du Collège national des experts architectes (Cnea), Abdelhamid Boudaoud a, de son côté, tiré sur les présidents de l'APC. «Nous ne les voyons pas sur le terrain. A Alger, par exemple, les chefs des 57 communes ne se sont pas réunis pour pouvoir discuter cette loi et sensibiliser la population sur ce problème», déplore-t-il. A rappeler que la loi du 20 juillet 2008 fait obligation à tout constructeur de disposer d'un permis de lotir et d'un permis de construire préalablement à toute création de lotissement ou d'édification d'une construction. Il lui est fait également obligation d'achever les travaux de construction durant le délai de validité du permis de construire délivré à titre d'achèvement ou de mise en conformité pour l'achèvement. Enfin, tout citoyen doit obligatoirement disposer d'un certificat de conformité de la construction pour le branchement définitif aux réseaux de viabilité publics, l'occupation ou la mise en exploitation. Par ailleurs, la problématique du vieux bâti a été également évoquée lors de cette rencontre. Le représentant du ministère de l'Habitat a rappelé, dans ce cadre, que depuis septembre 2008, l'Etat a fait bénéficier le citoyen de 700.000 dinars en matière de réhabilitation du vieux bâti et 70.000 logements ont été diagnostiqués à cet effet.