Les attentats se poursuivent en Arabie saoudite visant particulièrement les villes de l'est du pays habités majoritairement de chiites. Hier au moins quatre personnes ont été tuées dans l'explosion d'une voiture piégée devant une mosquée chiite à Dammam, dans l'est. Une énième attaque qui met sous pression le Royaume déjà engagé dans une guerre au Yémen aux conséquences incontrôlables. Al Dammam est la capitale de la province orientale de l'Arabie saoudite et considérée comme la région du monde la plus riche en pétrole. Avec ses 2,5 millions d'habitants la ville abrite notamment les corps judiciaires et administratifs de la région est du Royaume. L'explosion a eu lieu au moment où des membres des forces de sécurité se dirigeaient vers la voiture piégée qui se rendait vers un parking près de la mosquée. Selon des témoignages, repris par les agences de presse sur place, l'attaque était le fait d'un kamikaze «qui s'est fait exploser après que des membres volontaires des forces de sécurité ont voulu l'empêcher de pénétrer dans la partie de la mosquée réservée aux femmes. La mosquée était interdite aux femmes ce vendredi, pour des questions de sécurité après une précédente attaque contre une mosquée chiite la semaine dernière». L'Arabie saoudite accusée de financer les groupes extrémistes, notamment sur le territoire syrien, se retrouve aujourd'hui confrontée aux actions sanglantes de ces mêmes groupes sur son propre sol. Le groupe Daech a promptement revendiqué l'attentat. Il s'agit de la seconde attaque de ce type perpétrée par cette organisation en une semaine. Le 22 mai, Daech a revendiqué un attentat contre une autre mosquée chiite saoudienne, qui a fait 21 morts et accentué la pression. Plus de 100 personnes ont été également blessées lorsqu'un kamikaze a fait exploser sa ceinture lors de la prière du vendredi dans la région d'Al Qatif. L'attentat a été également revendiqué par le groupe Daech. Il a été commis par un Saoudien lié à Daech, selon les autorités saoudiennes. Après cette attaque, des résidents de la région ont organisé des comités de sécurité pour fouiller les personnes qui entrent dans les moquées pendant les prières. La communauté chiite se concentre dans l'est de l'Arabie saoudite, riche en pétrole, et se plaint souvent de discrimination. Cette région a été secouée par un mouvement de contestation, dans le sillage des bouleversements appelés Printemps arabe en 2011, qui a fait une vingtaine de morts. M. B./Agences