Depuis un an, et malgré quelque 4 000 raids aériens de la coalition menée par les Etats-Unis, ce groupe extrémiste continue étrangement d'avancer et d'engranger les victoires en Irak et en Syrie, contrôlant de vastes pans de territoire à cheval entre les deux pays. «Concernant le soutien à l'Irak, il y a beaucoup de mots, mais peu d'actions sur le terrain», a fustigé Al-Abadi, citant notamment les problèmes de son pays pour obtenir armes et munitions afin de combattre les djihadistes. Abadi devait expliquer sa stratégie pour reprendre les territoires irakiens sous contrôle djihadiste, particulièrement dans la province occidentale d'Al-Anbar. Soulignant que le nombre de combattants étrangers dans les rangs de Daech était de plus en plus important, il a lancé: «Il y a un problème international, il doit être résolu.» «Nous devons avoir une explication sur le fait que tant de terroristes viennent d'Arabie saoudite, du Golfe, d'Egypte, de Syrie, de Turquie et de pays européens», a-t-il martelé. La stratégie à adopter face au groupe Etat islamique est au cœur de la réunion de Paris. Jusqu'à présent, la coalition mène des raids. Lesquels raids ont peu d'effets sur le terrain et n'ont pas empêché une récente débâcle de l'armée irakienne à Ramadi, capitale de la province d'Al-Anbar, tombée aux mains des djihadistes le 17 mai. La grande ville du nord de l'Irak dont la prise en juin 2014 a marqué le début de la fulgurante offensive des djihadistes. «Souvenez-vous qu'il y a quatre mois, des parties de l'ouest de Baghdad étaient sous le contrôle de Daech. Nous avons nettoyé cette zone, nous l'avons rendue aussi sûre que possible militairement, mais il y a toujours - il y en a aussi dans les capitales occidentales - des cellules dormantes qui peuvent frapper à tout moment», a ajouté Al-Abadi. Les Irakiens espèrent pouvoir mobiliser les tribus sunnites pour reconquérir la province d'Al-Anbar, mais Baghdad doit également reprendre rapidement le contrôle des milices chiites qui ont pour l'heure assumé l'essentiel des combats pour contenir l'avancée de Daech. Dans l'une des attaques les plus meurtrières cette année en Irak, 37 personnes ont été tuées lundi dans une attaque suicide contre une base de la police dans la province irakienne de Salaheddine (Nord-ouest). L'attaque a été revendiquée par le groupe Daech indiquant qu'elle avait été menée par trois kamikazes, un Somalien, un Tadjike et un Syrien. La Syrie, ravagée par la guerre depuis plus de quatre ans, et où les groupes extrémistes liés aux Occidentaux contrôlent près de la moitié du territoire, devait également être abordée lors de la réunion de Paris. R. I.