Mme Benghebrit ira plus loin et plus profondément en suggérant également la suppression du système d'évaluation basé sur la notation, en adaptant les approches pédagogiques pour améliorer le niveau des élèves et l'équité des résultats. Dans cette logique, la ministre soulignera la nécessite d'améliorer la prestation pédagogique dans ses différentes composantes, à travers une définition de mesures contre la déperdition scolaire et l'inscription de l'institution éducative algérienne dans l'économie des standards régionaux et internationaux. Mme Benghebrit expliquera que «l'amélioration du rendement scolaire passe inévitablement par l'instauration de nouveaux comportements pédagogiques». Or, «l'actuel système d'évaluation, basé sur la restitution, ne permet pas de mesurer réellement les compétences ciblées», arguera la ministre, qui est également une pédagogue confirmée et une experte avérée en éducation. Rappelons que Mme Benghebrit avait déclaré, mardi dernier à Guelma, que l'examen scolaire de 5e année primaire n'est pas encore supprimé de façon officielle et que la question est soumise à l'étude et à l'évaluation d'experts. Il faut signaler que certains pays ont supprimé le système de notation, c'est le cas de la Finlande, la Suède, le Danemark, ou ont aussi supprimé les notes, notamment dans le cycle primaire, alors que d'autres y songent. Pédagogues et psychopédagogues affirment que la suppression du système de notation ne signifie aucunement un moindre encadrement du travail d'évaluation de l'enseignant. Au contraire, souvent, les bilans qualitatifs des élèves sont plus positifs. Par exemple, le Danemark impose la rédaction d'un programme individuel de l'élève : l'enseignant y consigne les forces et faiblesses scolaires de l'élève, un bilan de son développement psychologique et social, les objectifs pédagogiques que l'élève doit atteindre ainsi que les moyens et méthodes pédagogiques que lui-même mettra en œuvre pour que l'élève atteigne ces objectifs. En Allemagne, les devoirs écrits ont été supprimés lors des deux premières années du primaire. En suède, depuis 2012, les lettres sont des signes pour indiquer les capacités des élèves en termes de compétences. Dans d'autres pays, à l'image de l'Australie, les programmes d'évaluation et d'enseignement sont établis après échange entre l'enseignant et l'élève. Ces nouvelles méthodes d'enseignement et d'évaluation ont fait leurs preuves; Et c'est manifestement le nouveau chantier auquel Mme Benghebrit veut s'attaquer, si les syndicats de l'éducation se décident à devenir des partenaires, critiques si nécessaire, au lieu de continuer à camper sur leurs positions de blocage. H. C.
