«La solution à la situation en Libye devra être politique, globale et indubitablement libyenne», a déclaré le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, hier à Johannesburg, lors de son intervention à la dernière session des ministres des Affaires étrangères des Etats membres de l'Union africaine (UA). Réaffirmant le soutien de l'Algérie aux populations libyennes qui sont victimes d'une crise humanitaire grave, il ajoute que «seule une solution politique peut créer les conditions d'une contribution de la Libye pour assurer une riposte effective à tous les phénomènes sérieux, que sont le terrorisme, la migration illégale, le trafic d'armes et autres». Lamamra a appelé à une contribution et une mobilisation internationale multiforme, pour aider la Libye à réussir sa sortie de crise, à travers un dialogue inclusif et la réconciliation nationale, rappelant les précieux concours que la diplomatie algérienne a apportés à l'action du Représentant spécial des Nations unies, Bernardino Léon. Tout en indiquant que les trois séries de réunions de dialogue inter-libyen tenues à Alger entre les chefs de partis politiques libyens ont été significatives en termes de promotion de la compréhension et de la confiance entre parties prenantes libyennes. Il a salué, à ce titre, les efforts de l'Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies pour la Libye. Le chef de la diplomatie algérienne a invité toutes les parties libyennes à faire preuve de responsabilité et à adhérer à ces efforts en vue d'aboutir à une solution rapide à la crise. «La réconciliation nationale et la mise en place d'un gouvernement de consensus permettra à la Libye de disposer des moyens considérables, y compris financiers, pour jouer un rôle clé dans la mise en œuvre de l'Agenda de paix, de sécurité et de développement de l'Union africaine ainsi que dans les préoccupations de la Communauté internationale concernant le terrorisme et les mouvements transfrontaliers des personnes migrantes», ajoutera-t-il. Par ailleurs, le ministre a relevé que «l'Afrique se trouve devant un constat de marginalisation du processus de prise de décision au niveau international, notamment sur les questions africaines, gérées par un Conseil de sécurité dont la démocratisation n'est plus à justifier». Le ministre a indiqué à ce sujet que la solution face à cette situation «réside dans l'unité de l'Afrique elle-même». Arguant que la 29e session de l'Assemblée générale des Nations unies, présidée alors par Abdelaziz Bouteflika, qui a pu exclure le régime de l'Apartheid, «est la preuve qu'une Afrique solidaire et engagée peut faire prévaloir ses justes positions et rallier en leur faveur un large soutien». Abordant la crise malienne, M. Lamamra a souligné la nécessité «d'harmoniser les points de vue». Il a affirmé que l'Algérie continuera à présider le comité de suivi pour une solution à la crise que vit ce pays. Dans une déclaration en marge des travaux de la 27e session ordinaire du Conseil exécutif de l'Union Africaine, Lamamra a affirmé, hier, que plusieurs questions notamment sécuritaires sont examinées. Précisant que ces questions sont «liées au terrorisme, au piratage et au crime transfrontalier» Rappelons que la 25e session de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement, s'est déroulée à Johannesburg sous le thème : «Autonomisation de la femme et le développement en vue de la concrétisation de l'Agenda 2063 de l'Afrique». H. C./APS