Lors d'une conférence de presse tenue hier au forum d'El Moudjahid, le Dr Samir Aouiche, diabétologue au CHU Mustapaha Bacha, a tenu à présenter les risques potentiels du jeûne pour les personnes ayant un diabète ainsi que les conseils qu'il faut suivre pour bien le gérer pendant cette période particulière du Ramadhan. M. Aouiche dira dans se sens, que pour les personnes vivant avec le diabète, la période du Ramadhan est source d'importantes modifications des cycles hormonaux et biologiques qui peuvent entraîner des hypoglycémies, une déshydratation et un déséquilibre glycémique pouvant engendrer l'apparition ou l'aggravation des complications du diabète. Pour éviter tout cela, il est important pour le diabétique de préserver une bonne hygiène de vie, et il recommande de prendre «trois repas espacés pendant la nuit, d'adapter l'alimentation et d'éviter le grignotage sans oublier un bon suivi de son diabète durant et après le mois de Ramadhan, car l'organisme d'une personne vivant avec un diabète est complément perturbé pendant ce mois sacré du jeûne». Le même intervenant affirmera, en outre, qu'il est indispensable pour les personnes diabétiques de consulter leur médecin traitant deux mois avant le mois de Ramadhan, d'abord pour voir avec lui s'il est possible de jeûner et, dans le cas où ce dernier se prononcerait en faveur du jeûne, pour adapter les prises médicamenteuses et anticiper les éventuels problèmes susceptibles d'être rencontrés. M. Aouiche n'a pas manqué de présenter les catégories de personnes qui sont définitivement interdites de jeûner, à savoir les patients qui sont sous insuline, ceux qui ont des complications du diabète sucré à très haut risque, les femmes enceintes et allaitantes. Ces personnes, selon le Dr Aouiche, ne doivent absolument pas faire le jeûne car elles risquent de faire des complications du diabète graves et parfois très graves. Il indiquera, par ailleurs, que les médecins traitants trouvent souvent des difficultés à convaincre les diabétiques de ne pas faire le carême, dues à plusieurs facteurs, citant entre autres l'appartenance culturelle, les croyances religieuses et l'ignorance. Enfin, M. Aouiche a mis l'accent, lors de son intervention, sur la nécessité d'accompagner le patient et de l'orienter afin qu'il gère mieux son diabète durant le mois de Ramadhan. En outre, comme chaque année depuis 2010, l'Association des diabétiques d'Alger organise sa campagne annuelle «diabète et Ramdhan», qui vise avant tout à informer les personnes diabétiques et leur entourage sur les risques associés au jeûne chez cette catégorie de la population, elle a également pour but de sensibiliser les professionnels de la santé, les autorités et le grand public sur cette problématique qui nécessite l'implication de toutes les parties prenantes engagées dans la lutte contre le diabète. Enfin, selon son président, M. Fayçal Ouhada, depuis le lancement de cette association en 2010, plus de 57 000 patients ont été sensibilisés et éduqués sur comment bien géré leur diabète pendant le mois de Ramadhan, et des centaines de professionnels de la santé ont bénéficié de formation scientifiques sur la prise en charge du diabétique pendant cette période particulière. F. O.