Pour tenter de prévenir pareille situation, les laboratoires danois Novo Nordisk ont organisé, hier, une conférence-débat au forum d'El Moudjahid. Le Dr Mohand Saïd Gari, éducateur de patients à Novo Nordisk, a rappelé que « durant le ramadan, le risque de déséquilibre et de complications s'accroît pour les diabétiques ». Et pour cause, des malades refusent de ne pas jeûner pour des considérations religieuses. D'après le Dr Gari, « une enquête, menée par IPSOS dans la région Mena, révèle que 37% des diabétiques interrogés pensent qu'il ne faut pas jeûner, dont 34% reconnaissent avoir connu des difficultés ». Pour le Dr Sami Aouiche, diabétologue au CHU Mustapha-Pacha et secrétaire général de la Société nationale de diabétologie, les insulinodépendants, patients à très haut risque, ne doivent pas jeûner. Aussi, « les femmes enceintes, celles ayant développé un diabète gestationnel ou déjà diabétiques, les femmes qui allaitent ou celles souffrant d'hypertension artérielle ne doivent pas observer le jeûne ». Pour les diabétiques types 1 et 2, un suivi, durant le mois sacré, est nécessaire pour éviter tout déséquilibre. Pour les plus récalcitrants, le Dr Aouchiche juge qu'une intervention des imams est primordiale afin de les en dissuader. Car les risques encourus sont nombreux : déshydratation, hyperglycémie, prise de poids... Le président de l'Association des diabétiques d'Alger, Fayçal Ouhadda, a mis en relief la difficulté de convaincre les diabétiques de type 1 de surseoir au jeûner, notamment les personnes âgées. Une rise de conscience des dangers du diabète est observée chez les malades grâce aux campagnes de sensibilisation et de dépistage que l'association organise régulièrement. Yasmine (12 ans), diabétique de type 1 depuis sa naissance, a souligné la nécessité de respecter les consignes du médecin pour éviter toute complication en cette période de ramadan. Car, comme le souligne Dr Aouiche, sur la base d'une étude menée auprès de 300 personnes en juillet 2014, cette période reste critique pour les diabétiques. Cette enquête sur le diabète (16% de type 1 et 83% de types 2 et 3), a révélé que 40% des malades ont consulté leur médecin à l'approche du ramadan, 50% ont jeûné, dont plus de 23% se situent dans la catégorie à haut risque.