Le chef de la diplomatie algérienne s'est déplacé à nouveau dans la capitale malienne, vendredi dernier, à l'invitation de son homologue malien Abdoulaye Diop. Le ministre s'y est rendu pour la finalisation du processus de signature de l'accord de paix et de réconciliation par la CMA. Un grand évènement, attendu depuis des mois, aussi bien par la partie algérienne que malienne. De même que par l'Union africaine (UA), la Ligue arabe, l'Union européenne (UE), l'Organisation des Nations unies (ONU) et d'autres organisations et pays, principalement la France, qui se sont engagés et pleinement investis dans les pourparlers. Le 15 mai dernier, l'accord a été signé à Bamako par toutes les parties en conflit sauf la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), quoi que celle-ci ait paraphé l'accord, la veille, à Alger. La mission d'Alger et de la médiation internationale, de façon générale, de convaincre les rebelles de la CMA de signer l'accord - un paraphe ne suffit pas- était loin d'être aisée, mais c'est enfin assurée et bien assumée. Un pari gagné pour l'Algérie qui, dès le départ, a tenu à accompagner le processus de réconciliation jusqu'à sa finalisation. Avant que les rebelles de la CMA n'acceptent de signer l'accord, une levée des mandats d'arrêt lancés contre certains de ses responsables a été annoncée par le gouvernement malien. Un gage de bonne volonté et d'apaisement. Ce signal aura sa réaction en écho. Les groupes armés de la Plateforme ont annoncé leur retrait de la ville de Ménaka, dans la région de Gao. La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) ne manquera pas de se féliciter de cette décision prise conformément à l'Arrangement sécuritaire pour une cessation des hostilités, signé le 5 juin 2015 à Alger, selon le communiqué de l'ONU. «La MINUSMA tient à saluer cette décision courageuse et responsable de la part des mouvements de la Plateforme, qui démontre leur engagement à faire avancer le processus de paix au bénéfice de tous les Maliens», a déclaré le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour le Mali et chef de la MINUSMA, Mongi Hamdi. Cette annonce est intervenue le jour même de la publication d'une déclaration de presse par le Conseil de sécurité des Nations Unies, exhortant les groupes armés de la Plateforme à se désengager de la localité de Ménaka. Dans cette déclaration, les membres du Conseil avaient également réaffirmé leur soutien envers l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali signé en mai dernier à Bamako par le gouvernement malien et les groupes armés de la Plateforme. Le Conseil avait déclaré «attendre avec impatience» la signature de cet Accord par les groupes armés de la Coordination, prévue le 20 juin 2015. «Ce développement positif et le parachèvement imminent de la signature de l'Accord pour la paix et la réconciliation nationale demain à Bamako par la Coordination des Mouvements de l'Azawad sont des signes clairs et rassurants, aussi bien pour la population malienne que pour la communauté internationale», a poursuivi M. Hamdi. «Le processus de paix est sur la bonne voie grâce à l'engagement des parties prenantes à répondre aux aspirations du peuple malien», a-t-il résumé. En concertation avec les autorités compétentes, la MINUSMA a par ailleurs déclaré qu'elle accélèrerait la mise en œuvre des dispositions de l'Arrangement sécuritaire relatives à la protection des civils dans la localité de Ménaka. Cet arrangement est provisoire et restera en vigueur jusqu'à la mise en place des mécanismes pertinents prévus par l'Accord de Paix du 15 mai 2015 et selon son calendrier de mise en œuvre, a précisé la Mission de l'ONU au Mali. K. M.