La neuvième édition du Festival national du Hawzi a été inaugurée samedi dernier à la Maison de la culture Abdelkader-Alloula avec le récital admirablement animé par la chanteuse Dalila Mekadder, d'Alger, et le chanteur Fouad Didi, de Tlemcen, sur la scène du théâtre de plein air. La soirée inaugurale de cette édition, coïncidant avec la célébration du 53e anniversaire de la fête de l'indépendance et de la jeunesse, s'est déroulée en présence d'un nombre important de musiciens, de chanteurs et de responsables de la culture et un public présent en force rapporte à la première journée de ce festival rapporte l'APS. Cette nouvelle édition enregistre la participation de quinze associations d'Alger, de Sidi Bel Abbès, de Tlemcen, de Mostaganem, de Mascara, de Constantine, de Cherchell, de Blida, d'Oran et de Tiaret, qui seront en compétition pour le grand prix du festival qui se poursuit jusqu'au 11juillet. . Il est également prévu lors de ce festival la participation d'une vingtaine de chanteurs professionnels, dont une partie réside à l'étranger, à l'instar de Abdelkader Chaou, Zakia Kara-Terki, Berouigat Nasreddine, Belkhodja Omar et autres chanteurs qui auront à animer, une semaine durant, des soirées à Tlemcen, Nedroma, Souahlia et Marsa Ben M'hidi. Un jury composé de trois membres représentant les écoles d'Alger, de Tlemcen et de Constantine et présidé par Charif Abdelhak, ancien musicien, départagera les associations musicales qui se disputent trois prix du festival. Pour rappel, les trois premiers prix de la précédente édition, qui s'est déroulée au Palais de la culture Abdelkrim-Dali sont revenus respectivement à l'association Nedjm Kortoba de Constantine et aux associations tlemceniennes Slam et Gharnata. Le constat avait été fait lors de cette édition que le niveau artistique du festival avait sensiblement gagné en qualité au fil des éditions, notamment grâce au renforcement du volet formation aux niveaux des associations qui œuvrent à préserver et à dynamiser ce précieux patrimoine musical. Le hawzi est un genre populaire tlemcenien, dérivant du gharnati. C'est d'abord un genre poétique. Pour ses compositions musicales, il utilise huit modes appartenant au gharnati, à savoir : moual, jarka, raml maya, zidane, âraq, ghrib, sika, mezmoum. Et pour ses mesures il utilise les rythmes comme m'sennaâ, berouali, goubbahi et zendali. Hawzi renvoie à ahwaz qui signifie faubourgs et ainsi par extension à la périphérie de l'andalou, parce que le hawzi utilise les rythme de la musique andalouse avec sa propre poésie celle du peuple. Une autre explication souligne que l'origine du mot hawzi provient du verbe arabe yahouz qui se traduit par le verbe isoler et qui signifie ici «Tlemcen extra muros» parce que les exilés ne pouvaient pas s'installer directement dans les cités. Les chercheurs estiment que le hawzi est la continuation du zadjel andalou. Ce genre se distingue de la musique andalouse classique par le fait d'aborder des thèmes que la poésie classique a omis d'aborder tels que les poésies de voyage, mais également, la description du corps féminin et la dénonciation de la présence turque. Les premiers poèmes connus du hawzi sont ceux de Abou Othmane Ben Abdallah, Saïd El Mendassi Tlemçani, Ben Triki, Ben Messaïb et Ben Sahla. S. B./APS