Le patrimoine musical, andalou et hawzi, notamment sera à l'honneur lors de la manifestation «Tlemcen capitale de la culture islamique 2011», selon le programme élaboré pour la circonstance. Les festivals et les spectacles artistiques programmés en cette occasion, à l'instar du Festival culturel international de la musique andalouse et des musiques anciennes et du Festival culturel national de la musique hawzi, réservent, en effet, une place de choix à ces genres musicaux, qui seront aussi cités au niveau des colloques et autres journées d'études projetés. Ils seront aussi présents à travers les films qui seront projetés lors de cette manifestation, qui consacre à cet égard, plusieurs films documentaires à des figures emblématiques de la musique tlemcénieènne à l'exemple de Cheikh Abdelkrim Dali, Cheikha Tetma, et au chant féminin haoufi, très réputé localement. Ce patrimoine immatériel de la cité des Zianides sera, par ailleurs, immortalisé par la construction d'un Centre d'études andalouses dans la région de Mansourah. Une fois opérationnel, ce centre permettra, notamment d'approfondir les recherches sur le patrimoine andalou dont a hérité et jalousement sauvegardé la ville de Tlemcen pour le transmettre aux nouvelles générations par le biais de grands poètes tels Sid Saïd El Mendassi, Bensahla, Bentriki et Ben M'saïb et des chantres de la musique andalouse et hawzi, à l'instar de Larbi Bensari, Abdelkrim Dali, Mohamed Ghaffour, Nouri Koufi et Cheikha Tetma qui a excellé dans ce genre musical en dépit des pesanteurs sociales et traditionnelles de son époque. Ce patrimoine artistique et musical a été, en outre, préservé par divers orchestres et associations de la ville de Tlemcen dont Riad el andalous, La Slam, El Kortobia, El Gharnatia, Ahbab cheikh Larbi Bensari et l'association El Mouahidia de la ville de Nedroma. Les colloques, séminaires et autres rencontres consacrés à la musique classique andalouse lors de la manifestation aborderont, notamment une réflexion sur la distinction entre la musique andalouse apparue dans la ville de Grenade, en Andalousie, avant sa transmission vers certaines villes du Maghreb. S'agissant du hawzi, qui est apparu à Tlemcen, celui-ci a été transmis oralement de génération en génération, dans un dialecte purement tlemcénien. Selon certains musicologues, le hawzi diffère de l'andalou dans l'utilisation du dialecte tlemcénien dans les poésies en prolongement du «zadjel» andalou. L'autre différence réside dans le rythme, puisque le hawzi utilise le «berouali», et dans les thèmes chantés liés particulièrement à la nature qui a énormément inspiré ses poètes. La poésie hawzi a également traité des sujets romantiques, sociaux et de medih. La nostalgie du pays est un thème récurrent dans diverses poésies comme celles, notamment du poète Bentriki (XIXe siecle). Ce genre poétique est communément appelé chez les musicologues «el firak» (séparation). Parmi ces poèmes l'on citera, à titre d'exemple, Tal houbbi, Mamhoun mamhoun, sehm fi kawssi blani. Sur le plan de la forme, le hawzi ne diffère pas trop de la forme de la poésie arabe ancienne, puisqu'il conserve son concept traditionnel qui offre une autonomie à chaque vers de la poésie en contenant parfois des proverbes ou dictons en dialecte local.