Les agents de terrain (conducteurs, agents de contrôle et agents de guichets) de la Société d'exploitation de tramways (Setram) sont entrés, hier, dans le troisième jour de grève qu'ils ont déclenché pour la satisfaction de leurs revendications, sans qu'un dialogue avec l'administration ne soit établi pour qu'un terrain d'entente soit dégagé et une solution trouvée afin de mettre fin à ce mouvement de grève. «Nous ne disposons pas d'une grille de salaires, nous sommes payés pour notre travail de façon forfaitaire. Nous revendiquons la mise sur pied d'une grille de salaires», ont indiqué à l'APS plusieurs agents de terrain de la Setram. La même source a précisé que «les huit tramways qui assurent le service minimum ne sont pas conduits par des conducteurs, mais par des agents de maîtrise». «Nos délégués vont rencontrer les responsables de Setram ce lundi (hier, Ndlr) au niveau de la direction de la wilaya d'Alger et on espère un bon dénouement», ont souhaité des travailleurs de l'entreprise. Les usagers du tram ont exprimé leur mécontentement à cause des longues attentes qu'ils endurent pour voir arriver un tramway bondé, malgré la disponibilité d'un service minimum reliant les Fusillés (Hussein Dey) à Dergana. «Je suis habituée à prendre le tramway chaque jour à partir de la station de la Mosquée d'Hussein Dey pour rejoindre mon lieu de travail, mais avec cette grève j'arrive toujours en retard à mon travail», a indiqué Salima qui a souhaité que ce mouvement prenne fin rapidement. «Il y en a marre des longues attentes, il faut que cette grève prenne fin», a martelé Habib. Quant à Fazia, elle est obligée, en raison de cette grève, de prendre chaque jour des taxis, qui coûtent très cher pour elle, pour arriver à l'heure à son travail. Tous les guichets se trouvant dans les stations du tramway d'Alger étaient clos ce lundi, a-t-on constaté le matin. Lors du premier jour de la grève, Setram a annoncé dans un communiqué que «le tramway d'Alger connaît une perturbation du trafic suite à un arrêt de travail collectif et concerté observé illicitement par une partie du personnel». Pour de plus amples renseignements, nous avons tenté de contacter la direction de Setram d'Alger, en vain ! Par ailleurs, les travailleurs de la Société d'exploitation du tramway (Setram) de Constantine ont entamé, hier, un mouvement de grève illimité pour réclamer une meilleure organisation du travail. Un service minimum est toutefois assuré par les grévistes (conducteurs, contrôleurs, guichetiers et agents de maîtrise) sur la seule ligne opérationnelle entre le stade Benabdelmalek, au centre-ville, et la cité Zouaghi-Slimane. Ce débrayage, le second après celui de novembre 2014, pénalise des centaines d'usagers pris au dépourvu, a-t-on recueilli auprès de plusieurs d'entre eux qui déplorent le fait que ce mouvement ait été déclenché en plein moins de Ramadhan. Les travailleurs de Setram d'Oran n'ont pas dérogé à la règle puisque ils ont, eux aussi, rejoint, dimanche dernier, le mouvement de grève. Un service minimum a été assuré en employant 6 rames de tram sur l'ensemble de la flotte existante qui compte 30 tramways. Mais le débrayage n'a pas tardé. Selon le chargé de la communication de la Setram cité par l'APS, «une légère perturbation a été enregistrée, certes, dans la matinée d'hier (dimanche). Entre 6 et 10 heures, un groupe d'agents a tenté une grève en signe de solidarité avec les collègues de la Setram d'Alger qui observent un débrayage depuis trois jours, mais ils sont revenus à de meilleurs sentiments». La situation s'est rétablie dimanche dernier aux alentours de midi. Notant que près de 1 500 travailleurs ont débrayé dans les trois wilayas Alger, Constantine et Oran. Y. S./APS